LES CHERCHEURS DE TRESOR – Tome 1. L’ombre de dieu

Ambiance fantastico-orientale pour un conte à la fois drôle et sérieux. Le style de David B fait mouche.

Une nuit de l’an 808 à Bagdad, la corporation des chercheurs de trésor tient conseil. L’un de ses membres a un grave problème. Il s’est fait voler son ombre. Les chercheurs de trésor décident donc de retrouver le coupable, qui n’est autre que le Prophète Voilé que tout le monde croyait disparu. Celui-ci semble nourrir de sombres ambitions, comme monter sur le trône du Calife Haroun-al-Rashid.

Prenez un bourreau juif, un derviche voyageur musulman, un médecin chrétien, un hérétique marchand de farine daylamite, un chevalier sunnite, un voleur chiite, un forgeron mazdéen ou encore une princesse, favorite du Calife et ancienne maîtresse du bourreau… Vous obtenez une galerie de personnages hétéroclites qui composent une histoire aux allures de conte oriental.

Le style de David B – qui réalise ici son premier album en solo pour la collection Poisson Pilote – convient parfaitement à cette ambiance fantastico-orientale avec ces nombreux aplats de couleurs vives et les jeux d’ombres et de lumières. Dans « Les chercheurs de trésor », à l’instar d’un conte des Mille et une nuits, on trouve de la magie et du mystère, de l’action mais aussi de la poésie et de l’amour. Le tout, soupoudré d’une pointe d’humour, en particulier dans la représentation des personnages: du vieil homme dont les manches de la djellabah pendouillent en permanence aux espèces de crapauds que l’on ouvre comme des sacs à mains, en passant par un fantôme portant sa tête sous le bras ou un Prophète au turban bien encombrant et un brin ridicule, on s’amuse à découvrir ce petit monde. David B arrive même à nous rendre sympathique le personnage principal, à savoir le bourreau aux traits anguleux et aux yeux inquiétants.

En fait, David B joue constamment avec le contraste entre des personnages plutôt marrants et un sujet très sérieux puisque c’est l’ensemble de la cité et la vie de ses habitants qui est menacée. Résultat, « L’ombre de Dieu » se lit d’une traite avec un réel plaisir, en attendant le second volet.

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