LE VERRE DE LAIT

Une tranche de la vie ordinaire d’un petit garçon, rythmée par un verre de lait… Un récit sensible mais un peu long.

Quarante pages autour d’un petit verre de lait. C’est dans un pari plutôt original que s’est lancé Pascal Matthey, nouvel auteur chez L’employé du Moi et cofondateur du collectif bruxellois Habeas Corpus où il a déjà publié notamment « Space Call ». Il est aussi l’auteur de Spouk the dog.

Le résultat est une succession de strips entièrement muets au découpage très structuré (douze petites cases en noir et blanc par page) évoquant le quotidien d’un petit garçon et le verre de lait réconfortant que lui donne sa maman le soir au coucher.
Réconfortant parce que la vie d’un petit gamin qui lit « Lucky Luke », joue du violon et collectionne les cartes de joueurs de foot, n’est pas toujours de tout repos : la peur de plonger dans le grand bassin, les horribles cauchemars la nuit (rêver qu’on va à l’école en chaussons par exemple) ou les accidents dans la cour de récré, etc.

On voit bien où l’auteur veut nous conduire. Ce verre de lait qui rythme le livre est le lien entre le jour et la nuit, l’intérieur et l’extérieur, entre la petite enfance et l’enfance. Alors que le garçon multiplie les expériences autour de lui, le verre est un repère stable et rassurant, une sorte de substitut à sa maman quand elle n’est pas à ses côtés. Jusqu’au jour où il se rend compte qu’il a de moins en moins besoin de ce petit verre de lait. Puis plus du tout. C’est le signe qu’il a grandi un peu plus.

L’idée est touchante servie par un dessin épuré au trait délicat et fragile. Mais le cheminement du petit garçon est tout de même un peu long et le caractère répétitif des séquences, bien que normal évidemment dans la « vraie vie », finit par lasser. Le récit aurait certainement gagné à être légèrement plus court.

L’employé du Moi

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