LE TUEUR AUX MANGAS – Tome 1

Une sorte de Club des cinq belge enquête sur la découverte d’un corps mutilé sur lequel on trouve une référence à un célèbre manga. Un polar honnête inspiré d’un fait-divers réel.

En 2007, on découvrait dans un parc de la région bruxelloise des restes humains et, à proximité, des inscriptions tirées du manga « Death Note » de Takeshi Obata et Tsugumi Oba: « Watashi wa Kira dess » (« je suis le tueur ») (notre article du 3/10/2007)… Un fait-divers sordide qui a inspiré Yann Le Pennetier (Yann/Balac) au point d’en faire une histoire en deux tomes.

On suit donc Zoé qui découvre dans un parc un tronc humain sur lequel sont inscrits quelques mots en japonais. Mais contre toute attente, l’adolescente décide de ne pas appeler la police et de mener l’enquête avec le Bruxelles Detective Ritual, un club de détectives amateurs composé d’une bande d’ados accros aux technologies modernes.

Si cette bande de jeunes est globalement plutôt bien cernée, tant par leurs références culturelles et leurs tics de langage que par leurs réactions immatures face au danger, on regrette de ne pas en savoir davantage sur chacun des membres. Hormis leur nom – que du coup on ne retient pas – on ne sait rien d’eux. Difficile alors de s’y attacher, difficile aussi d’être totalement pétrifié par l‪e cliffhanger‬ et son côté pourtant dramatique, même si la curiosité reste suffisamment fort pour avoir envie de connaître la suite…

Laissant de côté la science-fiction pour un univers contemporain, Lamquet (« Alvin Norge ») livre lui des pages claires, navigant sur plusieurs niveaux, entre la réalité – et un Bruxelles plus vrai que nature en toile de fond – et l’univers du manga « Lethal pencil » dans lequel une jeune mangaka propulse ses « ennemis » dans son oeuvre par l’intermédiaire d’un crocodile de papier.

Dans le monde réel, l’enquête sur « le tueur aux mangas » a fini par aboutir en 2010 à l’arrestation de quatre marginaux qui avaient tué leur compère au cours d’une dispute et brouillé les pistes en créant la macabre mise en scène. On est curieux de savoir quelles explications a choisi de son côté Yann Le Pennetier, alias Yann.

Casterman

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