LE SABRE ET L’EPEE – Tome 1. La Yesha

Jeune et belliqueux, Wu Gang tue tous les hommes armés qui passent par son village. Mais sa rencontre avec un vieillard à l’épée cassée va bouleverser sa vie. Des combats, des démons et de l’aventure à la chinoise. Une bonne surprise.

Qu’un homme armé s’aventure dans le village de Wu Gang et il risque de mal finir. Le jeune homme est une fine lame et 26 guerriers ont déjà payé de leur vie. Le 27e pourtant, un vieillard habillé de blanc, n’a qu’une vieille lame brisée et Wu Gang le laisse partir. Face aux moqueries des villageois qui l’accusent de couardise, il décide de le rattraper pour le tuer.

Délaissant le road movie à l’américaine (« Les enragés »), la mafia pendant la prohibition (« Ce qui est à nous ») ou l’épopée celtique (« Arthur »), David Chauvel s’attaque à la Chine médiévale. Et pour huit épisodes. Le scénariste a décidément beaucoup de cordes à son arc et développe des projets de nature très différente.

Le principe est assez classique – la rencontre de deux personnages que tout oppose et qui seront vraisemblablement amenés par la force des choses à « cohabiter » et se connaître: dans « Le sabre et l’épée », le sabre c’est Wu Gang et le vieil homme, l’épée. Vue la différence d’âge, la fougue du jeune et la sagesse du vieux, on suppute aussi une future relation de maître-disciple. Supposition seulement car dans « La Yesha » finalement, les deux hommes ne se croisent guère et on ne saura rien de l’aventure qui les attend.

Mais ce premier tome n’en est pas moins très accrocheur. Le dessin de Boivin est fin, les couleurs sont agréables et certains cadrages sont vraiment réussis comme par exemple lorsqu’on devine au premier plan le vieillard attablé à l’étage d’une auberge pendant qu’à l’arrière plan Wu Gang le cherche dans la rue. Quant à l’ambiance, elle rappelle par certains côtés les films asiatiques tels que « Tigre et Dragon »: dynamisme et précision des scènes de combats, humour présent par petites touches grâce aux bourdes du jeune Wu Gang, sans oublier l’importance des vieilles légendes. On ne sera donc pas étonné de croiser au détour d’un chemin de campagne chinoise une famille de démons agressifs, tous plus laids les uns que les autres. Quel rôle jouera le monde légendaire dans cette nouvelle saga? Mystère pour le moment. Mais avant la fin de l’année, la sortie du 2e tome devrait nous éclairer davantage.

Delcourt

Share