LE QUATRIEME POUVOIR – Tome 2. Meurtres sur Antiplona
Quinze ans après, Gimenez nous présente la suite de son « Quatrième Pouvoir », avec un album très différent du premier mais très efficace tant du point de vue du scénario que du dessin.
Ceux qui avait regretté le traitement un peu rapide de « Supramental », one-shot paru en 1989 chez Dargaud, peuvent se réjouir. Quinze ans après, Gimenez revient avec un album en forme de suite.
« Meurtres sur Antiplona » se déroule dix ans après « Supramental » qui s’achevait par la disparition dans l’espace de QB4, une créature née de la fusion de quatre cerveaux et dotée de pouvoirs cosmiques infinis. Iron Ferr recherche sa coéquipière Gal morte en mission mais qu’il croit encore vivante. Il la retrouve sur la planète Antiplona sous les traits de Supreme Power, une artiste de music-hall réputée. Mais Iron n’est pas le seul à s’intéresser à Supreme Power car il semblerait que QB4 se soit réfugiée dans le corps de la jeune femme.
Autant le premier tome était construit autour d’une quête cosmique et développait certaines questions philosophiques, autant ce deuxième opus raconte une histoire aux enjeux beaucoup moins importants. Ce n’est pas un mal, l’intrigue – celle d’un thriller construit autour d’une course-poursuite – étant d’ailleurs entraînante et dynamique même si la chasse à l’homme dans un univers futuriste n’est sans doute pas des plus originales. La psychologie des personnages y est plus développée, plus humanisée et les flash-backs – nécessaires 15 ans après! – ne nuisent pas à la narration, d’une grande fluidité.
La différence entre les deux albums tient aussi dans le dessin. A autant d’années d’intervalles, le trait et les couleurs de Gimenez ont évolué, évidemment plus proches de son travail dans « La caste des Méta-Barons », série scénarisée par Jodorowsky et démarrée en 1992. Mais le style Gimenez, qui nous en met plein la vue, est toujours présent. Excellant dans la représentation des engins futuristes et les décors métalliques, son goût pour les explosions, les tuyaux dans tous les sens et les bestioles peu ragoûtantes se retrouve encore ici.
Si l’on en croit le « A suivre » qui termine cet album, Gimenez semble avoir décidé de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Espérons qu’il ne nous faudra pas attendre aussi longtemps avant de découvrir le 3e opus…