LE PILOTE A L’EDELWEISS – Tome 1. Valentine

Pourquoi Henri Castillac, pilote de chasse dans l’escadrille des Cigognes, celle des grands as tricolores, tremble t-il à chaque apparition de son ennemi intime allemand ? Un premier album prometteur, mais encore un brin inachevé…

La bande dessinée d’aviation a ses aficionados et, sur ce credo, le duo Romain Hugault-Yann a déjà prouvé son talent. Après « Le Grand Duc » (près de 200.000 exemplaires vendus selon l’éditeur), la Russie et la Seconde Guerre mondiale, les auteurs nous proposent une nouvelle série en trois tomes parmi les « Cigognes », fameuse unité d’as de l’aviation de l’armée française dont les appareils d’escadrilles étaient ornés d’une cigogne.

Cette fois, nous sommes en 1917, au dessus du Chemin des Dames. Alors que les Cigognes affrontent dans les airs les Allemands, Henri Castillac choisit de fuir le combat à l’arrivée d’un mystérieux avion teuton décoré d’un grand edelweiss blanc. Pourquoi cette terreur? Quel secret Henri partage-t-il avec son frère Alphonse, ancien pilote muté dans les chars pour faute grave? Et que s’est-il passé sur le pont de l’Alma à Paris, sept ans plus tôt, alors que les deux frères faisaient la connaissance de la séduisante Valentine?

« Le pilote à l’Edelweiss » s’annonce comme incontournable pour les amateurs d’aviation. Les scènes de combat aérien sont de toute beauté, les reproductions d’appareils emblématiques comme le Fokker ou le Nieuport devraient en faire décoller d’aise plus d’un, et les héros de cette histoire sont inspirés de personnages réels: les frères jumeaux Pierre et Jean Navarre, nés en 1895. Ce dernier compta douze victoires homologuées (mais plus du double en réalité) durant la guerre.

De leur côté, les lecteurs qui ont davantage les pieds sur terre remarqueront eux surtout le scénario qui, malgré des ingrédients classiques – un secret, deux frères rivaux aux caractères très différents, une femme entre les deux, un héros plus lâche qu’il n’y paraît, etc -, accroche. En 48 pages en effet, Yann et son co-pilote Hugault livrent un premier tome très dense où les nombreux évènements répartis sur deux époques suscitent une foule de questions dont on attend les réponses dans les prochains tomes. Pour autant, un petit temps est nécessaire pour bien rentrer dans l’histoire: la ressemblance logique entre les deux frères est assez perturbante, on se demande même s’il ne s’agit pas du même personnage, à deux époques différentes. De même, les ellipses les ellipses sont (encore) trop nombreuses pour bien comprendre l’enchaînement des événements. cette mise en bouche aurait peut-être nécessité quelques planches de plus pour mieux cerner l’histoire. D’ailleurs cela n’aurait pas été un mal, la BD se lit vite avec de grandes cases et relativement peu de dialogues.

A noter pour les amateurs que la première édition du « Pilote à l’Edelweiss » bénéficie d’une impression de couverture métallisée et qu’une édition luxe limitée à 999 exemplaires est livrée avec un ex-libris numéroté signé.

Paquet

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