LE LABEUR DU DIABLE – Première partie
Dans un Los Angeles glauque, la revanche d’un frustré qui trouve un badge de police et une arme chargée. Un récit surprenant aux confins de la violence.
A 40 ans, Webster Fehler ne peut faire qu’un constat amer sur sa vie: objet constant de mépris et de brimades tant au boulot que dans la rue, enfermé dans sa solitude et sa dépression. Jusqu’au jour où, dans un coin sombre de la ville ultra violente de Los Angeles, il découvre un sac renfermant un badge de policier et une arme. Il n’en fallait pas plus pour que Webster, poussé par une voix diabolique, sente naître en lui un sentiment grisant de toute-puissance au delà de toute moralité. De victime, le quadragénaire va ainsi devenir bourreau…
Destiné à un public averti à même de supporter les nombreuses scènes choquantes qui laissent libre cours aux plus bas instincts humains, « Le labeur du diable » est un récit surprenant à l’atmosphère particulièrement sombre et glauque écrit par Fathi Beddiar, un historien du cinéma et expert reconnu du milieu des forces de l’ordre et du crime organisé. La bande dessinée aurait d’ailleurs dû être un film au départ et cela se ressent sur les cadrages et le dynamisme des scènes au trait brut et incisif de Babbyan et Geannes Holland qui se sont partagés les planches.
D’une violence dérangeante, cette première partie laisse en tout cas le lecteur rempli d’interrogations sur la suite des évènements.
A noter, qu’un épais cahier de fin d’album propose le making-of et les éléments clé ayant inspiré le développement de cet ouvrage à travers une liste d’oeuvres cinématographiques, littéraires et musicales.
Dessinateurs: Babbyan et Geanes Holland – Scénariste: Fathi Beddiar – Editeur: Glénat – Prix: 24,95 euros.