LE JOURNAL – Tome 1. Les premiers mots d’une nation
Les balbutiements de la presse écrite dans une nation toute neuve. Une BD historique, fictive mais documentée, qui manque de souffle.
La couverture imitant la Une d’un journal retient l’attention et, tout comme le titre, ne laisse guère planer le doute sur le sujet abordé: les débuts de la presse écrite telle que nous la connaissons aujourd’hui. En 1781, durant la guerre d’indépendance, le soldat Nathan Prius relate les nouvelles du front dans le Richmond News. Un correspondant de guerre avant l’heure en somme. Mais à la fin du conflit lorsqu’il se rend compte que son éditeur George Ellis, dans le camp opposé politiquement, s’attribue la paternité de ses articles, il décide de lancer son propre journal, le Liberty Herald.
Histoire complète prévue pour s’insérer dans une série montrant la construction d’un empire de presse à travers les décennies, « Le journal » est en fait une bande dessinée posthume de Patrice Ordas (« L’ambulance 13 », « L’oeil des dobermans »), décédé brutalement en décembre 2019. Le dessinateur Philippe Tarral (« Le crépuscule des braves », « Les compagnons de la Libération: Pierre Messmer ») a travaillé seul à partir du scénario précis qu’avait écrit le scénariste. D’un trait réaliste et documenté, riche en décors bien que parfois un peu noyés par les couleurs, il propose donc une bande dessinée historiquement intéressante bien que fictive.
Dommage que la narration ne suive pas, les nombreuses et longues ellipses empêchant de bien entrer dans l’histoire et de s’attacher aux principaux protagonistes, Nathan Prius et George Ellis en tête.
Dessinateur: Philippe Tarral – Scénariste: Patrice Ordas – Editeur: Bamboo, collection Grand Angle – Prix: 14,90 euros.