LE COMBAT ORDINAIRE – Tome 2. Les quantités négligeables

Sensibilité, drôlerie, tendresse et humanité au menu de ce second tome du « Combat ordinaire ». De l’émotion pure.

Après un premier tome sacré meilleur album au festival d’Angoulême 2004, la suite du « Combat ordinaire » était très attendue. Larcenet nous montre donc de nouveau la vie de Marco, photographe en pleine phase de remise en question installé à la campagne. Ca va plutôt bien pour lui: il est amoureux, il se sent bien au vert et il prépare une expo dans une galerie parisienne sur les métallo désabusés du chantier naval où travaillait son père. Mais un soir, ce dernier apprend à Marco une terrible nouvelle: il est atteint de la maladie d’Alzheimer.

Peut-être plus encore que le précédent, ce « Combat ordinaire » là est un condensé d’émotions et d’humanité. A travers quelques thèmes bien précis, Larcenet nous invite à suivre de nouveau Marco dans sa quête de soi: la relation de l’artiste à son œuvre, la crise de la trentaine, l’angoisse d’être père et puis surtout l’acceptation de la mort des parents. Comme la vie, le récit alterne les moments joyeux et les scènes plus tristes, l’espoir et le désespoir, l’humour et le cynisme. Et même si certaines scènes font un peu cliché – notamment le snobisme et l’hypocrisie du milieu artistique – cela sonne juste.

Le rythme est bien travaillé, Larcenet n’hésitant pas à prendre son temps à certains moments clé du récit (peu de dialogues, de longues scènes où l’on sent toute la détresse du héros) ou à asséner quelques phrases efficaces («Avant d’oublier, je voulais vous dire que je ne vous oublie pas» écrit le père de Marco à ses enfants). Au dessin, on retrouve évidemment le style Larcenet mais peut-être en plus accentué encore. Le seul regard de Marco dit tout: des yeux embués par les larmes aux sourcils froncés en passant par son regard vide lorsqu’il est submergé par l’angoisse, l’expressivité des visages est impressionnante.

Un tome 2 qui n’a rien à envier au premier.

Dargaud

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