LE CHANT DU CYGNE – Tome 2. Qu’un seul nous entende
Les mutins progressent difficilement vers Paris, la fameuse « pétition de la côte 108 » dans les poches. Fin d’un diptyque passionnant sur fond de Première Guerre mondiale.
Avril 1917. Le lieutenant Katz et ses soldats continuent d’avancer sur Paris afin de remettre à un député la « pétition de la côte 108 », signée par des milliers de poilus et qui dénonce l’obstination du général Nivelle à envoyer les soldats à l’abattoir. Le redoutable commandant Morvan est sur leurs traces avec ordre de les arrêter mais, officiellement, c’est un « espion allemand » qu’il piste.
« Qu’un seul nous entende » constitue la suite et fin d’une sorte de road movie militaire riche en actions sanglantes mais aussi visiblement bien documenté. Ne vous attendez donc pas à un happy end car l’atmosphère au front est réaliste et dans la réalité il faudra attendre trois semaines et 200.000 morts plus tard pour que le général Nivelle soit enfin limogé… Mais le récit fait également la part belle à l’humain, à la politique, l’héroïsme et surtout à la difficile définition de la lâcheté. Les personnages sont intéressants et attachants, loin de tout manichéisme. Quant aux superbes planches de Cédric Babouche réalisées à l’aquarelle avec deux couleurs dominantes, le rouge-orange et le gris-bleu, elles offrent un mélange réjouissant de finesse et de traits caricaturaux façon manga qu’on n’attendait pas.
Dessinateur: Cédric Babouche – Scénaristes: Xavier Dorison et Emmanuel Herzet – Editeur: Le Lombard – Prix: 14,99 euros.