L’ARME À GAUCHE

Le périple d’un ancien activiste italien d’extrême gauche à travers la campagne française. Touchant.

Mario, c’est pour les lecteurs de la série en quatre volumes « Michel » (nommée plusieurs fois au Festival d’Angoulême) de Pierre Maurel, un vieil homme taciturne qui vit en ermite dans son cabanon sans se mêler aux villageois. Un personnage secondaire que l’auteur a voulu mettre sur le devant de la scène le temps d’un album.
Alors qu’un SMS lui annonce un décès, Mario prend la route à pied à travers la campagne française. C’est un personnage bougon et solitaire (mais néanmoins attachant), aussi les dialogues sont peu nombreux et les pages au trait sobre défilent doucement sur un ton mélancolique mais plein d’humanité.
Le périple de Mario effectué quasi comme un fugitif lui donne le temps de se remémorer ses souvenirs de jeunesse marqués par la lutte ouvrière dans l’Italie des années 70, le choix d’un activisme d’extrême gauche musclé, la « doctrine Mitterrand » (l’engagement de ne pas extrader les anciens activistes italiens d’extrême gauche) et la volte-face de Sarkozy sur le sujet… Car « L’arme à gauche », c’est tout autant une histoire d’amitié que d’engagement profond pour ses idéaux et d’un brin de désillusion politique.

Dessin et scénario: Pierre Maurel – Editeur: Glénat, collection 1000 Feuilles – Prix: 17,50 euros.

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