LA VENIN – Tome 3. Entrailles
Toujours déterminée à venger la mort de sa mère et poursuivie par des chasseurs de prime, Emily débarque dans une exploitation pétrolifère de l’Ohio. Un opus prenant riche en surprises et révélations.
Prostituée dans le Colorado, puis bonne sœur au Texas et maintenant institutrice dans l’Ohio, Emily poursuit son périple vengeur à travers l’Amérique du XXe siècle naissant. Accompagnée de la petite Claire et de Susan, une femme noire secourue en chemin, elle vient exécuter Drake, le despotique exploitant pétrolier d’Oil Town, qui fait partie du groupe d’hommes ayant tué sa mère.
Petit à petit, le personnage de la jeune femme aux allures de Calamity Jane continue de gagner en épaisseur grâce à la démonstration de ses accès de rage et de violence ainsi qu’aux nombreux flashbacks qui viennent éclairer le lecteur sur son passé. Fait nouveau toutefois, on se rend compte qu’Emily n’est pas aussi seule qu’elle le croit dans sa quête vengeresse. Ces révélations permettent de donner un coup de « boost » supplémentaire à l’intrigue alors que la liste de ses poursuivants ne cesse de s’allonger.
Comme les deux opus précédents, « Entrailles » offre par ailleurs l’occasion à Laurent Astier de nous plonger dans l’histoire américaine. Après l’industrie minière et l’ouragan dévastateur de Galveston, nous voilà donc face aux membres du Klu Klux Klan puis au coeur de l’industrie pétrolière et l’exploitation des ouvriers. De quoi varier les problématiques et les paysages qui dans un style réaliste et détaillé passent de la campagne de l’Alabama à la moderne New York en passant par les derricks et la boue. Loin de l’ambiance classique des westerns.
« Les Carnets d’Emily », sorte de journal intime richement illustré de photos d’archives et d’extraits d’articles de journaux, prolonge la lecture en attendant le tome 4 intitulé « Ciel d’Ether » pour compléter le puzzle du passé d’Emily.
Scénario et dessin: Laurent Astier – Editeur: Rue de Sèvres – Prix: 15 euros.