LA SUPRÉMATIE DES UNDERBABOONS
Une enquête autour de meurtres aux Etats-Unis qui compare la violence de la société américaine à celle des babouins dominants. Inattendu mais efficace.
D’un côté, il y a à Washington DC Colleen Thompson, une agente du FBI pleine de caractère, qui enquête sur une mystérieuse tueuse de personnalités de pouvoir ultra-libérales et conservatrices. De l’autre, il y a un suprémaciste blanc qui s’apprête à commettre une tuerie dans une université du Missouri fréquentée principalement par les Afro-américains. Enfin, il y a un jeune féru d’informatique qui décide de devenir tueur à gages au Texas.
Un récit choral entraînant le lecteur aux quatre coins des Etats-Unis qui ménage le suspense jusqu’à la fin et dresse un portrait guère reluisant de l’Amérique d’aujourd’hui, particulièrement inquiétant pour les femmes à l’heure où Donald Trump s’apprête à s’installer de nouveau à la Maison Blanche.
Si ce scénario dur et sombre, renforcé par des jeux d’ombres fortes et une colorisation bichromique froide, est prenant, il est soutenu par une idée originale qui invite à la réflexion: les différentes séquences sont entrecoupées de conclusions d’expériences menées dans les années 80 et 90 au Kenya par un couple de biologistes sur le comportement de plusieurs groupes de babouins. Des expériences qui déconstruisent les clichés liés au genre et qui ont encore la vie dure chez l’homo sapiens.
Dessin et scénario: Emmanuel Moynot – Editeur: Glénat, collection 1000 Feuilles – Prix: 21,50 euros.