LA ROSE LA PLUS ROUGE S’EPANOUIT

La Suédoise Liv Strömquist tente d’expliquer les fondements de l’amour moderne à partir des mille et une conquêtes de Leonardo di Caprio.

Bar, Blake, Erin, Toni, Kelly, Ela, Nina… Pourquoi Leonardo DiCaprio enchaîne-t-il les conquêtes, des top-models maillots de bain en particulier, sans réussir à nouer une relation stable? Un postulat très people qui permet à Liv Strömquist de disséquer le comportement amoureux au fil des siècles et les nouvelles conceptions de l’amour à notre époque. Empruntant pour le titre de son album un vers de la poétesse américaine féministe Hilda Doolittle, la Suédoise convoque une ribambelle d’illustres personnages – des philosophes antiques ou contemporains, des scientifiques, voire même des chanteurs ou… les Schtroumpfs.

Il faut un peu de volonté pour rentrer dans les pages en noir et blanc de « La rose la plus rouge s’épanouit ». Les cases sont surchargées de textes et le dessin minimaliste ne sert bien souvent que de simples illustrations. Mais à l’évidence, Liv Strömquist maîtrise son sujet et la démonstration, non dénuée d’humour, s’avère cohérente: dans notre société capitaliste centrée sur l’individualisme et l’épanouissement personnel, où l’amour est vu comme un « objet » de consommation comme un autre, il n’y a plus de place pour l’amour irrationnel et imprévisible.

Dessin et scénario: Liv Strömquist – Editeur: Rackham, collection Le Signe Noir – Prix: 22 euros.

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