LA FILLE DE LA NUIT – Tome 1: Jane Doe
Un scénario très prenant, de la première à la dernière page. Vivement la suite!
Une jeune femme assise au volant de sa voiture, un trou sanglant gros comme une pièce de cinq cents dans le front. « Certaines personnes ont un trou de mémoire… un trou dans leur emploi du temps. Elle, elle avait tout cela à la fois, puisqu’elle avait un trou dans la tête ». Ainsi débute « La fille de la nuit ». Et immédiatement l’histoire agrippe le lecteur. Elle ne le lâchera plus jusqu’à la dernière page.
Il faut dire que le scénario est signé d’un expert de la littérature criminelle (« Le chien de minuit », « Conan Lord, carnets secrets d’un cambrioleur ») et de science-fiction (éditions du Fleuve Noir). La bande dessinée est d’ailleurs adaptée d’un thriller de Brussolo paru aux éditions du Masque en 1997.
Ce premier tome qui devrait en compter trois a pour héroïne Jane Doe, c’est du moins le nom que l’on donne aux femmes qui ont perdu leur identité. Car Jane a tout oublié de son passé depuis qu’elle a reçu cette balle en pleine tête. Qui a voulu la tuer et pourquoi?
Le scénario est particulièrement prenant. Le lecteur découvre d’abord une jeune femme au brushing et au chemisier impeccables dont la mémoire se trouve subitement comme effacée. Mais peu à peu, le lecteur va se rendre compte que cette jeune femme au style si bien rangé cache une personnalité beaucoup plus trouble. Brussolo et Duffaux distillent petit à petit des détails étranges: l’instinct de Jane qui lui ordonne de ne jamais faire ses courses deux fois de suite dans le même magasin, une capacité incroyable à se déguiser et se grimer, etc.
Quant au dessin de Goffaux, très proche des comics (il en a d’ailleurs publié plusieurs aux Etats-Unis), il n’est pas exceptionnel mais colle bien à l’ambiance de l’album. Ses scènes sont efficaces, avec parfois des plans quasi cinématographiques.
Un premier opus extrêmement intéressant donc.