LA DÉSOLATION

Un touriste débarque sur les îles Kerguelen pour un périple terrifiant aux allures de fable écologique. Déroutant et captivant.

Il n’en pouvait plus Evariste de sa vie conformiste et ennuyeuse à La Réunion avec Amandine. Alors il a embarqué sur le Marion Dufresne, un navire transportant une mission scientifique dans les Terres australes et antarctiques et réservant quelques places à de chanceux touristes. Mais c’est en réalité un terrifiant périple au cœur de la nature sauvage qui l’attend.
Passée une première partie où l’on suit tranquillement Evariste évoluer à bord du bateau, entre routine, questionnements existentiels et premiers signaux d’une catastrophe écologique annoncée, le récit imaginé par Appollo (« Biotope », « Commando colonial ») bascule soudain dans un tout autre monde après le débarquement sur les îles Kerguelen.
Un véritable cauchemar éveillé pour Evariste, dont on ne révèlera rien évidemment ici pour ne pas gâcher la lecture, mais qui déroute le lecteur. D’un trait épais et rugueux, Christophe Gaultier (Banquise », « Kuklos », « Casquette Motul ») livre des paysages désolés et hostiles, met en scène d’effrayantes figures humaines rudes et brutales. Au fur et à mesure, la violence va crescendo tandis que les questionnements écologiques s’aiguisent autour de l’origine et de l’avenir de l’humanité, de ses rapports avec la nature sauvage. Un récit saisissant.

Dessinateur: Christophe Gaultier – Scénariste: Appollo – Editeur: Dargaud – Prix: 22,50 euros.

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