KABOUL DISCO – Tome 1

Plongée dans le quotidien d’un expatrié en Afghanistan en 2005 avec le carnet de bord d’un dessinateur. Un album passionnant dans la lignée de « Pyongyang » de Delisle.

Contrairement à ce que le titre peut laisser imaginer, on ne s’éclate pas tous les jours à Kaboul. Cela, Nicolas Wild, dessinateur de bande dessinée sans domicile fixe, a pu le constater lorsqu’en 2005, il trouve un job dans une agence de communication en Afghanistan: la réalisation d’une BD pédagogique sur la Constitution afghane pour une population majoritairement analphabète. De son séjour est né ce premier tome.

Le principe du carnet de voyage a déjà fait ses preuves en bande dessinée. Proche de la BD-reportage – comme « Le photographe » (Guibert, Lefèvre) ou « Passage afghan » (Ted Rall) qui traitaient aussi de l’Afghanistan – et surtout du journal de bord autobiographique – « Pyongyang » ou « Shenzhen » où Guy Delisle est envoyé pour bosser -, « Kaboul Disco » n’a rien à envier à ses prédécesseurs.

Le jour au boulot chez Zendagui, la nuit dans la guesthouse accueillant les employés avec une navette régulière pour relier les deux, Nicolas Wild n’a pas joué les touristes à part quelques virées à Bâmiyân (quatre ans après la destruction des bouddhas) ou à Hérat. Un « quotidien immuable » comme il le dit lui-même mais en aucun cas la routine dans ce pays destabilisé par la guerre. Ainsi les petites anecdotes du quotidien (des caprices de l’électricité aux soirées des expatriés occidentaux), l’apprentissage de l’histoire et des coutumes du pays (la composition ethnique, la politique, le travail des enfants, etc) côtoient-elles les événements plus tragiques comme l’enlèvement d’une humanitaire italienne.

C’est donc une mine d’informations qui sont ainsi distillées au fil des 160 planches découpées en un gaufrier en noir et blanc. Un résultat d’autant plus passionnant que Nicolas Wild évite le style professoral ou dramatique en optant pour des dialogues au ton léger et plein d’humour.

De la même manière que « Kaboul Disco » conquiert le lecteur, l’expérience a plu à Nicolas Wild puisqu’au bout de son contrat de deux mois, il a demandé à prolonger son séjour. La suite de ses aventures afghanes sera disponible en février 2008 avec « Comment je ne suis pas devenu opiomane à Kaboul », toujours chez La Boîte à Bulles.

La Boîte à Bulles

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