JEANNE – Tome 4

Dernier tome d’une épopée historique d’une jeune fille décidée à terminer la tâche entreprise par Jeanne d’Arc. Une narration un peu molle mais un esthétisme réussi.

Suite et fin des aventures d’Emile de Baudricourt (Emilie), une jeune fille bien décidée à terminer la tâche entreprise par Jeanne d’Arc après avoir rencontré la pucelle quelques années plus tôt. Le roi Charles VII est menacé par la révolte de plusieurs grands seigneurs du royaume de France et de son propre fils. Fille du seigneur Robert de Baudricourt auquel le roi a demandé de l’aide, Émile, véritable garçon manqué, décide d’aller secourir le roi à sa place.

Dans ce 4e tome, Emile qui a été faite prisonnière par le Dauphin est retenue dans son château en Auvergne. La jeune fille attire l’attention de Marguerite, l’épouse du Dauphin mais la situation tourne rapidement au tragique pour Emile qui se voit promise, comme Jeanne d’Arc, au bûcher.

Dans les esprits, qui dit Jeanne d’Arc dit bûcher et comme on pouvait s’y attendre, même si l’héroïne n’est pas Jeanne d’Arc, Yoshikazu Yasuhiko a choisi ce dernier épisode pour clôre la série. Comme dans les épisodes précédents, la narration est un peu molle et l’ensemble reste très prévisible. Les scènes d’action sont très courtes et les rebondissements assez rares. On se pose bien sûr la question de savoir si Emile sera finalement sauvée des flammes mais le suspense ne dure guère.

Pourtant « Jeanne » est intéressant de par sa dimension historique d’abord. Didactique sans être ennuyeux, le récit retrace une partie peu connue de l’Histoire de France, celle de « la Praguerie » en 1440. Si le manga n’a pas pour objet de raconter la vie de Jeanne d’Arc, il apporte aussi quelques précisions sur la révision posthume de son procès en 1455. En fait, derrière cette adaptation romancée d’un pan de l’Histoire, l’auteur a semble-t-il fait un gros travail de documentation, tant dans les évènements et les dates que dans les costumes et les décors.

L’autre atout de « Jeanne » est sans conteste son esthétisme. L’ouvrage en lui-même est plutôt luxueux avec une reliure cartonnée rigide et un papier épais de bonne qualité. Et puis surtout, contrairement à la plupart des mangas, la série est en couleur. Entièrement peintes à l’aquarelle dans des tons pastel, les planches n’hésitent pas à user des jeux de lumière et ont une classe certaine. Petit bémol cependant dans le dessin: lorsqu’ils sont vus de trois-quart, les personnages sont très souvent représentés avec un seul œil. Effet de style peut-être mais tout de même un brin agaçant à la longue…

S’adressant à un public plutôt adulte, « Jeanne » mérite donc le détour d’autant qu’il s’agit du dernier tome de la série. Bonne nouvelle en tout cas pour ceux qui auront apprécié ce manga, une autre œuvre de Yoshikazu Yasuhiko, également en couleur, devrait paraître prochainement chez Tonkam et devrait s’intituler « Jésus ».

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