JE VOUDRAIS ME SUICIDER MAIS J’AI PAS LE TEMPS
La biographie de l’auteur de BD Charlie Schlingo mort en 2005. Une vie digne d’une bande dessinée!
Avant d’être le titre de l’album, « Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps » est une phrase que répondait souvent Charlie Schlingo aux copains qui l’appelaient en lui demandant: « Salut Charlie, comment tu vas? ». Car Schlingo, de son vrai nom Jean-Charles Ninduab (un patronyme étrange dû à une erreur de l’état-civil), fut un drôle de personnage. Un de ceux dont on jurerait qu’ils n’ont pas existé tant sa vie fut parsemée de drames, de coups de folie et d’abus en tous genre. Et pourtant, c’est l’existence de cet auteur de BD excessif, atteint de polio durant son enfance et décédé en 2005 à l’âge de 49 ans que Jean Teulé et Florence Cestac nous font ici découvrir à partir des témoignages et anecdotes qu’ils ont recueillis.
Le résultat est dense et, avec près d’une centaine de planches, l’album tire un peu en longueur. Pourtant les auteurs ont laissé de côté certains épisodes, notamment certains qui auraient pu heurter des personnes de sa famille ou des amis à lui.. Reste que Teulé et Cestac n’ont n’ont pas chercher à enjoliver le bonhomme. A l’instar de Jean-Pierre Dionnet, chacun se demandera si Schlingo, attachant par certains côtés, épuisant par d’autres, était finalement « un con ou un génie »… Qu’importe, l’album en noir et blanc façon gros nez est avant tout le portrait d’un écorché vif. Tout bonnement étonnant.
– Dargaud