JE SUIS LEUR SILENCE
Une jeune psychiatre qui a elle même quelques problèmes psychologiques, se retrouve par hasard à enquêter sur la mort d’un héritier du domaine Can Monturós. Un polar léger et accrocheur.
Psychiatre, Eva est invitée par l’une de ses patientes, Pénélope, à l’accompagner en tant que personne de confiance à la lecture du testament de sa grand-mère. Mais alors qu’elle vient d’arriver au domaine Can Monturós, un membre de la famille est assassiné.
Après « Lydie », « La mondaine » et « Les beaux étés » avec Zidrou, l’Espagnol Jordi Lafebre s’essaye au polar. S’il s’avère que l’affaire tourne autour d’un héritage et de magouilles dans une entreprise familiale aux très lourds secrets, « Je suis leur silence » est un vrai plaisir de lecture. D’abord du fait de la personnalité même de l’héroïne: une jeune femme très moderne, hyperactive et qui a oublié d’être idiote mais à forte tendance bipolaire et qui passe son temps avec les fantômes de femmes de sa famille dans sa tête… Eva est attachante et le trait dynamique du dessinateur lui donne beaucoup d’allure.
Ensuite parce que le ton détonne par rapport à un polar sérieux et sombre malgré le sordide de certaines situations: ici l’humour n’est jamais bien loin, les personnages sont hauts en couleurs, presque caricaturaux parfois dans leurs expressions et la colorisation est gaie et lumineuse.
Enfin, parce que la narration est originale: tout commence chez le Dr Llull où le psychiatre est chargé d’évaluer la santé mentale de sa consoeur. Un fil narratif qui s’enchevêtre ensuite avec les flashbacks d’Eva sur une semaine passée à enquêter pleine de rebondissements et des retours dans le passé des fantômes d’Eva. C’est bien fait, clair, fluide et accrocheur.
Dessin et scénario: Jordi Lafebre – Editeur: Dargaud – Prix: 19,99 euros.