HORS-SAISON

Le spleen d’un ouvrier du bâtiment en plein divorce et à l’aube de l’élection de Trump. Une autobiographie désabusée.
Dans « Hors-saison », il y a Mark, ouvrier du bâtiment et père de famille en pleine séparation, et il y a les Etats-Unis engagés dans la campagne présidentielle de 2016. Ce sont ces deux thèmes que James Sturm, déjà auréolé de deux Eisner Awards, aborde dans cette autobiographie anthropomorphique – les protagonistes sont des chiens bipèdes – au format à l’italienne.
A l’instar de « Black star » ou du « Jour du marché », l’ambiance est loin d’être joyeuse, la colorisation terne – ici un dégradé de gris -, les situations décrites banales et c’est une narration en voix off et au rythme lent et monotone qui est privilégiée comme pour mieux inciter à la réflexion. Car l’album interroge autant sur les conséquences d’un foyer qui se casse la figure que sur une Amérique divisée entre les partisans d’un Donald Trump, pas encore locataire de la Maison blanche, et les autres… Entre coups de blues et coups de gueule, « Hors-saison » livre une histoire humaine et désabusée.
Dessin et scénario: James Sturm – Editeur: Delcourt, collection Outsider – Prix 24,95 euros.
