GUS – Tome 4. Happy Clem
Rangés des voitures, Clem et Gratt reprennent du service comme braqueurs quand ils découvrent les nouveaux exploits de Gus. Suite d’un western aux petits oignons.
L’attente aura été longue – plus de huit ans! – mais cela en valait la peine. Le 4e tome du western atypique de Christophe Blain (« Isaac le pirate », « Quai d’Orsay ») plonge le lecteur dans un récit haletant dont on ne perd pas une miette. Découpé en deux chapitres de longueurs inégales, l’album s’intéresse d’abord à Gus Flynn qui, malgré une attaque de train un peu foireuse, se fait attribuer par la presse le braquage de train le plus spectaculaire de l’Histoire. Un succès médiatique qui a le don d’énerver au plus haut point Clem. Devenu l’honnête propriétaire d’une quincaillerie à San Francisco, ce dernier, à qui est consacré le second chapitre de quelque 90 pages, vit alors une existence bien rangée avec sa femme romancière Ava et sa fille Jamie.
« Gus » n’est décidément pas un western classique. Il y a bien des attaques de banques, des chevaux et des colts mais la série, initiée en 2007, est surtout un mélange réussi d’action, d’aventure, de comédie sentimentale et d’introspection. Le récit est cohérent, passionnant, embarquant le lecteur dans tous les sens et fourmillant de personnages étranges, inquiétants ou loufoques mais toujours croqués avec soin et profondément attachants. Chacun s’amusera d’ailleurs à reconnaître ici et là les acteurs Robert Duvall (avec et sans moustache!) et Gene Wilder ou le musicien Captain Beefheart…
« Happy Clem » sera suivi par « Rose », un cinquième tome qu’on espère pouvoir dévorer avant huit ans.
Dessin et scénario: Christophe Blain – Editeur: Dargaud – Prix: 16,95 euros.