ET À LA FIN ILS MEURENT
Un ouvrage documenté et rigolo qui nous livre la « sale vérité »sur les contes de fées.
Il ressemble à un vieux livre épais aux tranches dorées et aux enluminures en couverture. En 248 pages rigolotes, Lou Lubie (« Goupil ou face », « L’homme de la situation ») nous emmène à la découverte des contes de fées. Mais attention pas ceux de Disney largement édulcorés car les contes originels, fruits d’une longue tradition orale puis écrite et retransformés par les frères Grimm, Charles Perrault Perrault ou Giambattista Basile, n’ont rien de récits niais au dénouement forcément heureux.
Si vous voulez connaître les véritables histoires du Petit Chaperon rouge et de Raiponce ou les différentes versions de Barbe Bleue, ouvrez-vite « Et a la fin ils meurent » et vous aurez droit ainsi à un large éventail de contes plus ou moins connus, violents, cruels, coquins, sexistes, racistes, etc.
La réflexion est très documentée (l’album se termine par une importante bibliographie), n’hésite pas au passage à en étriller certains – de la firme Disney au psychanalyste américain Bruno Bettelheim qui a écrit sur le sujet – tandis que le dessin caricatural en brichromie d’orange et de gris et les saynètes humoristiques pleines d’anachronismes participent à l’effort de vulgarisation de l’auteure. Qui nous offre donc une lecture à la fois passionnante et rafraîchissante mais aussi un plaidoyer pour que chacun continue de transmettre les conte de fées qui sont décidément bien plus que de naïves histoires pour enfants.
Dessin et scénario: Lou Lubie – Editeur: Delcourt – Prix: 24,95 euros.