ELIAS LE MAUDIT – Tome 1. Le jeu des corps célestes
L’héroïc-fantasy peut nous offrir encore son lot d’orginalité. Cette nouvelle série nous en apporte agréablement la preuve.
Encore un énième album d’héroïc-fantasy? A la lecture de ce premier tome, « Elias le maudit » paraît bien plus que cela. Car même si les auteurs reprennent les archétypes du genre (sorcier, chevalier, belle aventurière et monstres de tous poils, etc), l’idée de départ, elle, est plutôt originale: le sanguinaire roi Elias s’est fait voler son visage lors d’un combat perdu contre le sorcier Melchior et a perdu son royaume. Affublé du visage de son ennemi, il n’a qu’une obsession, retrouver ce qu’il a perdu et se venger de l’enchanteur. Sur sa route, il rencontrera l’étrange nain Bertil et une apprentie médecin Evangèle.
Pour un premier tome, il s’en passe des choses! En 56 pages, Sylviane Corgiat (« Lune d’ombre » avec Christelle Pécout) raconte comment Elias a perdu son visage, sa rencontre avec ses deux compagnons de route et leur parcours jusqu’à la ville pestiférée de Tiji-Bass. Et surprise, alors qu’on aurait pu s’attendre à ne retrouver Melchior qu’en toute fin de la série, une première confrontation a déjà lieu! Bref, le scénario a beaucoup de rythme. Il est de plus soutenu par des personnages qui ne manquent pas d’épaisseur, de petites pointes d’humour et le découpage dynamique de l’Italien Mastantuono.
Des surprises, cette nouvelle série n’en manque pas semble-t-il et joue habilement avec les codes de l’héroïc-fantasy. La magie par exemple, omniprésente dans ce genre d’histoires, en prend parfois pour son grade ici puisque notre jeune médecin n’y croit absolument pas et privilégie toujours une explication rationnelle ou un traitement scientifique.
« Elias le maudit » vient donc insuffler un bon bol d’oxygène à un genre qui peine à se renouveler. Profitons en!