DJEMNAH – Les ombres corses

Un jeune antiquaire part sur la piste d’un mystérieux héritage napoléonien sur l’île de Beauté, terre de ses ancêtres. Une ode à la Corse.

Tout commence quand Ange Pizarti, chineur d’antiquité parisien, découvre dans un magazine une feuille volante jaunie par le temps comportant un message mystérieux et un dessin de littoral corse derrière une jeune femme. Intrigué, celui qui n’a jamais mis le pied sur l’île de Beauté malgré ses origines décide d’y passer quelques jours…
Tout cela n’est sans doute pas très vraisemblable mais ce « Djemnah » a tout de même de quoi charmer. En premier lieu les lecteurs qui apprécient les chasses au trésor et les intrigues basées sur les secrets de famille et l’Histoire (Napoléon est au coeur du mystère ici). Ensuite ceux qui aiment la Corse et son peuple fier, qui se voit sublimée ici par les paysages, hivernaux et surtout estivaux, tout en finesse et à l’aquarelle.
Le curé secret, la jolie voisine, la logeuse et ses délicieux les cannellonis au brocciu… Autant de rencontres qui sonnent assez juste et mettent dans l’ambiance.
En fait, on s’en rend compte rapidement, ce one-shot en grand format avec son trésor à trouver est surtout un beau prétexte pour parler de la Corse et de son histoire, même si l’intrigue reste évidemment une fiction. Les auteurs qui ont tous deux des origines corses – les ancêtres de Patrice Reglat-Vizzavona ont même sauvé la vie du jeune Bonaparte! – ont visiblement voulu faire partager au lecteur leur amour de l’île. Pari plutôt tenu car si certaines références historiques – notamment à Pascal Paoli, l’une des figures les plus représentatives de la guerre d’indépendance de la Corse et le père de la Constitution corse – cassent un peu le rythme du récit, globalement ce voyage en terres corses s’avère très agréable.

Dessinateur: Patrice Reglat-Vizzavona – Scénariste: Philippe Donadille – Editeur: Delcourt – Prix: 14,95 euros.

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