DEUX PASSANTES DANS LA NUIT – Tome 1. Arlette

La longue nuit de deux jeunes femmes qui viennent de se rencontrer dans le Paris de l’Occupation. Une histoire atypique un peu à contre-courant et intelligemment colorisée.

Quand Arlette tout juste sortie de prison rencontre par hasard Anna, magicienne dans un cabaret. Quand ces deux jeunes femmes que tout oppose embarquent ensemble pour une virée dans le Paris nocturne sous l’Occupation à la recherche d’un refuge…
Une nuit, une seule. L’intrigue de « Deux passantes dans la nuit », prévue sur une unité de temps très courte en deux tomes, a d’abord été imaginée pour le cinéma par Patrice Leconte et Jérôme Tonnerre, respectivement réalisateur et scénariste, avant de devenir une bande dessinée sous les crayons de Coutelis (« AD Grand-Rivière », « Le Grec »).
Il en ressort une histoire fluide plutôt originale, malgré une narration linéaire, qui entraîne le lecteur des ruelles sombres aux luxueuses résidences en passant par les bars clandestins ou les contrôles d’identité de la Gestapo. Le tout en privilégiant la petite histoire sans tomber dans le récit historique didactique. Sans trop savoir ce que les auteurs ont finalement derrière la tête, on suit donc l’errance des deux jeunes femmes dans un premier tome semblant jouer sur les contrastes en permanence: le caractère des héroïnes d’abord – l’une blonde, insouciante et pétillante, l’autre brune, méfiante et taiseuse -, les apparences trompeuses d’un Paris déserté aussi, le très beau travail graphique sur les couleurs et sur l’obscurité et la lumière enfin. Voilà une étonnante escapade nocturne parisienne presque hors du temps.

Dessinateur: Alexandre Coutelis – Scénaristes: Patrice Leconte et Jérôme Tonnerre – Editeur: Grand Angle – Prix: 16,90 euros.

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