DELIVRANCE

Deux frères parcourent des terres désolées à la recherche d’une oasis salvatrice. Un périple violent et original.

Dans un monde post-apocalyptique, Ikar et son frère Graham marchent, tirant un prisonnier au bout d’une corde. Ils espèrent attendre une oasis où ils pourraient enfin… mourir. Car dans cet univers dévasté, les hommes ne meurent plus mais, face à la dureté de la vie, perdent leur humanité et se changent peu à peu en créatures difformes sombrant dans la folie et la pure violence. On les appelle « les oubliés ».
« Délivrance », premier album de bande dessinée de Kim Gérard – connu sous le nom de Kim Roselier en tant qu’illustrateur -, est une plongée brutale dans un monde désespérant et terrifiant. Pas de scène d’introduction des personnages, du contexte ou des enjeux ici, peu de dialogues (mais beaucoup d’onomatopées qui font mal!), le lecteur est propulsé d’emblée dans les pas des deux frères sans comprendre. Mais peu à peu, les interrogations trouvent leurs réponses: les crises de violence de plus en plus intenses de la part des frères; l’impossibilité pour eux de mourir; l’enfant providentielle qui le pouvoir de régénérer la nature et d’apaiser tous les tourments; la rédemption au bout du chemin…
Sombre à souhait, n’hésitant pas montrer l’horreur crue malgré quelque touches poétiques, ce roman graphique de 328 pages, à la colorisation différente selon les scènes, est certes un peu répétitif dans les scènes de baston, mais c’est aussi une aventure métaphorique et philosophique qui se termine par une note d’espoir pour l’avenir de notre monde, porté par la nouvelle génération.

Dessin et scénario: Kim Gérard – Editeur: Glénat – Prix: 25 euros.

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