COULEUR D’ASPERGE

Une tranche de la vie d’Usun, avant que son syndrome d’Asperger soit diagnostiqué. Instructif et touchant.

Née d’un père occidental et d‘une mère asiatique, Usun (qui signifie « asperge » en chinois) n’est pas une fille tout à fait comme les autres. De son enfance à son entrée dans le monde adulte, elle suscite l’incompréhension voire les moqueries par son comportement décalé et son mode de pensée différent. Jusqu’à ce qu’enfin, un diagnostic soit posé.
Fortement inspiré de sa vie, Drajka a choisi de mettre en scène une jeune fille car pour diverses raisons les femmes souffrant du syndrome d’Asperger sont moins diagnostiquées que les hommes. On suit ainsi le parcours d’Usun jusqu’à la fin de ses études, strictement de son point de vue pour mieux comprendre son ressenti. La narration est classique et sobre mais les émotions sont bien rendues, l’anxiété sociale que provoque le syndrome d’Asperger bien expliquée. On retrouve la même sobriété dans la partie graphique grâce au trait simple et précis de Gery et une colorisation qui se contente de deux nuances: les tons orangés dans la première partie de la bande dessinée lorsque Usun ignore tout de son syndrome, puis les bleus lorsque le mot est lâché et que la jeune fille s’en trouve libérée.
« Couleur d’asperge » s’avère donc un très instructif témoignage – en partie fictif – car à la fois touchant et didactique. Pour les lecteurs qui veulent aller plus loin, quelques pages en fin d’album viennent donner des informations complémentaires sur ce « trouble envahissant du développement » malconnu du grand public.

Dessinateur: Gery – Scénariste: Drajka – Editeur: Vents d’Ouest – Prix: 16 euros.