COMMES LES TRAITS QUE LAISSENT LES AVIONS

L’histoire d’une rencontre entre une chômeuse et un clandestin. Un graphisme très particulier. Original.

Andrea Bruno aime l’originalité. Son précédent album « Samedi répit » adaptait une poème de Beckett dans un format vertical démesuré (28x40cm) aux dessins très noirs maculés de taches d’encre. Avec le musicien italien Vasco Brondi, il signe un album de taille plus classique certes mais tout aussi étonnant. « Comme les traits que laissent les avions » est une histoire de départs. L’histoire d’une rencontre entre Micol, une jeune femme aux longs cheveux roux qui cumule deux petits boulots, et Rachid l’immigré clandestin qui travaille au noir dans le BTP et dealer du shit. Deux jeunes gens paumés et sans illusions dans une morne banlieue italienne qui vont devoir prendre de grandes décisions…

Très elliptique et économe en mots, le récit se déroule lentement, Brondi se contentant de dire l’essentiel. Le reste se laisse deviner au fil de planches spectaculaires constellées de multiples taches d’encre rouge. Les visages des personnages eux mêmes ont une expression fermée étrange avec leurs yeux totalement remplis de noir. « Comme les traits que laissent les avions » n’est peut-être pas très facile d’accès mais il interpelle.

Share