CODA – Omnibus

Un barde parcourt un monde désenchanté où la magie n’est (presque) plus en quête de sa chère et tendre. Brouillon, extravagant et audacieux.
« Coda », qui faisait partie de la sélection officielle du Festival de la bande dessinée d’Angoulême 2021 et qui a aussi été nominé aux Eisner Awards est une sorte d’ovni. Un étonnant pavé de plus de 330 pages réunissant les 12 épisodes parus dans la version originale et se situant quelque part entre le récit post-apocalyptique et la fantasy débridée façon Métal Hurlant. L’aventure pour le lecteur commence avec un barde surnommé Hum qui erre dans un monde apocalyptique médiéval autrefois majestueux dans lequel la magie a quasiment disparu. Il est accompagné de son inquiétante licorne qui ne cesse de jurer, à la recherche d’un remède pour sauver Serka sa bien-aimée.
Un chose est sûre, avant de se lancer dans « Coda », il faut accepter de se laisser embarquer dans une histoire un peu brouillonne qui multiplie les récitatifs et dont on n’obtient les clés de compréhension qu’au compte-gouttes. Un bémol compensé par une plongée dans un univers désenchanté et déjanté au rythme fou qui nous fait découvrir pêle-mêle un héros cynique aux faux airs de Don Quichotte, un squelette de dragon qui réclame qu’on lui « gratte le cul », des scorpions mutants, une sirène obèse et manipulatrice, une potion magique ultra recherchée, etc. Des ingrédients de la fantasy mis à la sauce de Simon Spurrier, scénariste britannique de comics (« X-Men legacy », « Suicide Squad Rebirth ») et magnifiés par le travail de Matias Bergara, dessinateur et concepteur de jeu vidéo uruguayen: ses planches au trait vif et aux couleurs vives à décoller la rétine donnent à voir tout un tas de créatures bizarres et des scènes d’action aux cadrages audacieux. « Coda » mérite vraiment qu’on fasse l’effort de se lancer dans l’aventure.
Dessinateur: Matías Bergara – Scénariste: Simon Spurrier – Editeur: Glénat Comics – Prix: 25,95 euros.
