CANDY MOUNTAINS – Tome 1
Un hôpital désaffecté dans lequel sont torturés des patients… Premier épisode d’un diptyque horrifique bien mené.
La couverture lugubre donne une idée de l’ambiance. La première scène qui démarre sur une scène de torture à la perceuse ne vient pas rassurer… Dans un hôpital délabré où débris divers côtoient traînées de sang suspectes, un colosse aux airs de bourreau fait son oeuvre sous les yeux d’une jeune fille terrée dans un placard…
Si « Candy Mountain » est bien dans la veine de jeux horrifiques comme « Silent Hill », ce n’est certainement pas un hasard: le dessinateur Benoit Bernard, qui signe ici sa première BD, s’est d’abord exercé dans le jeu vidéo. Nikko, « depuis toujours bercé par les films d’horreur » nous dit-on, n’est pas en reste. Le résultat est assez oppressant. On n’est pas tétanisé par la peur, la faute peut-être au rythme enlevé de l’album qui ne donne pas au lecteur le temps d’angoisser. Mais les idées « originales » du tortionnaire pour s’amuser avec ses victimes – dont le seul moyen de défense est le sang-froid – font tout de même froid dans le dos. De cet univers cauchemardesque et gore à souhait, les auteurs nous sortent parfois pour nous emmener dans le monde normal, à la colorisation plus douce: un hôpital en parfait état de fonctionnement celui-là, où sont soignés des patients dans un état grave.
Petit à petit on comprend le rapport entre les deux univers. Le thème du coma et la manière dont le cerveau l’interprète n’est pas d’une grande nouveauté mais il est développé ici avec cohérence. Seul hic, les personnages – de style manga – se ressemblant beaucoup, il est trop souvent difficile de les distinguer, ce qui freine un peu la lecture.
Reste maintenant à savoir quelles explications donneront les auteurs à ce drôle de phénomène dans le deuxième et dernier tome. Un happy end est en tout cas difficile à croire…