BYE BYE, MY BROTHER

Un ancien boxeur à la carrière brisée par un accident décide d’entraîner un jeune qui lui rappelle son petit frère décédé. Un récit anthropomorphe sensible pétri de bons sentiments.

Yoshihiro Yanagawa est plus habitué à dessiner des samouraïs (« Nemuri Kyoshiro » et « Saite Magoichi ») que des chats et pourtant c’est avec une oeuvre anthropomorphe que le mangaka se voit publié pour la première fois en français. Dans « Bye bye, my brother », Nidô est un ancien boxeur prodige dont la carrière a été détruite par un coup de couteau dans le genou alors qu’il tentait de stopper un voleur. Solitaire, il en est réduit à vendre des magazines d’occasion dans la rue jusqu’à ce qu’il croise la route de Jirô, un jeune boxer qui lui rappelle son petit frère, décédé des années auparavant. Il décide de l’entraîner pour en faire un champion. Mais le Dieu de la mort les guette.

Avec ce one-shot, Yoshihiro a obtenu le prix IKKI manga en 2011, décerné par le magazine japonais éponyme. Il est vrai que le manga est plutôt atypique. Si les personnages chats font penser à une série pour enfants, le manga a été prépublié au Japon dans un magazine destiné plutôt aux adultes. En réalité, c’est avant tout une fiction grand public autour de chats orphelins, de boxe, de méchants trop cupides et de destin. Une oeuvre toute particulière, selon le mangaka qui l’a « dessinée en y intégrant différents sentiments éprouvés tout au long de (s)a vie, soit dans des périodes professionnelles difficiles, soit lors de moments touchants du quotidien » et en essayant de « (s)’y exprimer sincèrement et humblement, sans retenue et sans excès, en employant un style de dessin qu'(il n’avait) jamais utilisé auparavant.. ». Et pour cause, le trait très fin, les planches en nuances de gris dénuées des trames industrielles habituelles et la référence à Myazaki (le Dieu de la mort a de vrais airs du fameux chat-bus) donnent une saveur spéciale à « Bye bye, my brother ».

Le résultat est un manga poétique et sensible qui touchera forcément le lecteur mais qui conserve un petit côté irritant avec cette flopée de bons sentiments mêlés de fatalisme. A noter que l’édition de Casterman propose en fin de volume un épisode spécial « Le chat, le bus et moi » et une postface de l’auteur qui raconte le parcours du combattant qu’a été la publication de ce one-shot.

Casterman

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