BONS BAISERS DE LIMON

A partir de vieilles photos, Ramiro décide de creuser l’histoire de sa famille quitte à déterrer de lourds secrets. Un récit entre passé et présent.

Au départ, il y a une boîte remplies de vieilles photos de famille des années 1940, 1950 et 1960 que Ramiro, étudiant à Londres, découvre chez sa mère en rentrant au Costa Rica. Désireux d’en savoir plus sur ses aïeuls, le jeune homme part alors à la rencontre des membres de sa famille pour recueillir témoignages et anecdotes. Mais comme dans bon nombre de familles, celle de Ramiro cache un lourd secret…
Les arbres généalogiques dessinés sur les rabats de la couverture seront bienvenus pour ne pas trop se perdre dans la multitude de protagonistes croisés et les liens qui les unissent. Le récit d’Edo Brenes qui mêle des éléments autobiographiques (les quelque 1.400 vieilles photos notamment) et d’autres inventés (de l’aveu même de l’auteur, « deux histoires sont vraies, deux sont fausses, et la troisième est entre les deux », dit-il à Franceinfo) est très dense et souvent rempli de petites vignettes qui sont autant de représentations de vieilles photos. Le dessin est alors très figé et ne correspond pas vraiment au texte qui vient dessus.
C’est le principal bémol de ce roman graphique qui lorsqu’il sort de ce schéma narratif en mettant en scène les grands-parents de Ramiro, Rosario et Virgilio, et le frère aîné de celui-ci, Osvaldo, se fait plus fluide et agréable à lire. Edo Brenes use d’ailleurs à bon escient de codes couleurs en fonction des époques et de typographies différentes selon les personnages qui s’expriment. Au delà d’une famille, c’est aussi une vision idéalisée et nostalgique de la ville portuaire pauvre de Limón sur la côte caraïbe que nous offre Edo Brenes.

Dessin et scénario: Edo Brenes – Editeur: Casterman – Prix: 23 euros.

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