BLUE

La vie dans une petite ville australienne de Bolton envahie par des aliens bleus. Une subtile dénonciation de la xénophobie.

Craig Thompson a dit de lui qu’il était « le Mark Twain australien ». C’est en effet sur une petite ville côtière australienne des années 90 que Pat Grant, qui signe ici son premier roman graphique, se penche. Une bourgade dont la tranquillité est perturbée par l’arrivée de créatures bleues pourvues de tentacules. Quand Christian et ses potes qui avaient prévu de sécher les cours pour aller surfer apprennent que l’un de ces aliens s’est fait faucher par un train, ils décident d’aller voir ce qu’il en reste sur la voie ferrée…

Entre des extraterrestres bleus et de simples étrangers, le rapprochement est vite fait et « Blue » sonne avec évidence comme une dénonciation du racisme et de la peur de l’autre. D’ailleurs, Grant a été profondément marqué par les émeutes de Cronulla en 2005, dans la banlieue de Sydney, où éclatèrent de violents affrontements raciaux entre Austra­liens de souche et jeunes d’origine étrangère. Le ton est toutefois subtile et son univers visuel, qui rappelle celui de Chris Ware, original et cohérent. L’ouvrage, au format à l’italienne, a fait également l’objet d’une très élégante édition par Ankama. On peut en découvrir plus sur son travail sur son site ou simplement le « pitch » rigolo en images de « Blue » sur le site d’Ankama.

Une intéressante découverte que ce « Blue » donc, d’autant que les auteurs de BD australiens ne sont pas légion. Et, cadeau bonus, Grant nous propose en fin d’album un essai sur la vision du 9e art en Australie et sur les comics de… surf!

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