BLANCHE-NEIGE
Une relecture du mythe de Blanche-Neige, façon heroic-fantasy. Une bonne idée mais le scénario ne suit pas.
Présentée comme un « évènement » par l’éditeur, cette nouvelle version du conte des frères Grimm popularisée par la version gentillette de Walt Disney promettait un bon dépoussiérage de mythe. La Blanche-Neige de L’Hermenier (« Le Dauphin, Héritier des ténèbres) et Looky (« Nocturnes Rouges ») n’a en effet rien à voir. Et pourtant il y a bien le roi qui meurt laissant Blanche Neige à la peau diaphane, aux lèvres vermeilles et à la chevelure d’ébène sous la coupe de sa méchante belle-mère. Il y a bien le miroir magique, il y a bien le soldat mandaté par la reine pour assassiner la jeune héritière, il y a bien enfin les sept nains qui recueillent Blanche-Neige dans la forêt. Mais contrairement à chez Disney, Blanche-Neige possède des pouvoirs magiques, la méchante reine fait de la géopolitique, il y a deux « princes charmants »et surtout les nains ne sont pas cannibales!
A l’instar du film « Blanche Neige et le Chasseur » (avec Kristen Stewart et Charlize Theron) qui sort fort opportunément en même temps, les aventures de Blanche-Neige prennent donc ici la forme d’un récit d’heroic-fantasy mêlant pouvoir, guerre, armures, sorciers et magie. L’idée est intéressante et a le mérite d’attiser l’intérêt du lecteur. Et ce d’autant que les planches sont plutôt réussies. Cependant le scénario, lui, est assez fade, sans grande surprise, et les personnages ont autant de charisme qu’un vulgaire pomme, même empoisonnée. Hésitant entre une fable sombre et cruelle et le nécessité de coller un tant soit peu à l’original, L’Hermenier signe un récit bancal qui se clôt abruptement en happy end…
A l’occasion de cette relecture du mythe, plusieurs dessinateurs, tels Moreno, Boiscommun, Mariolle ou Djet, ont été invités à dessiner une Blanche-Neige à leur façon. Le résultat est un cahier de près de 20 pages en fin d’album.