BLANC AUTOUR

Dans l’Amérique de la première moitié du XIXe siècle, Prudence Crandall décide d’ouvrir son école exclusivement aux jeunes filles noires. Une histoire de tolérance et de féminisme inspirée d’une histoire vraie.

1832, Canterbury dans le Connecticut. C’est l’émoi dans la petite école pour filles de Prudence Crandall lorsqu’une nouvelle élève est accueillie: Sarah est noire et dans cet Etat du Nord, l’esclavage n’a plus cours mais les noirs « libres » n’ont toujours aucun droit civique. De plus, chacun a en mémoire la révolte sanglante menée en Virginie par Nat Turner, un esclave noir qui savait lire et écrire… Pressée de toutes parts de renvoyer sa nouvelle élève, l’institutrice décide toutefois de ne plus accueillir d’élèves blanches et de réserver exclusivement son établissement aux jeunes filles noires de la région…
Librement inspirée d’une histoire vraie qu’on peut lire en postface de l’album, « Blanc autour » se déroule dans la première moitié du XIXe siècle mais reste terriblement d’actualité près de 200 ans après les faits alors que des bavures racistes continuent régulièrement d’endeuiller les Etats-Unis. Le combat de l’institutrice que Wilfrid Lupano (« Les vieux fourneaux », « Le loup en slip ») raconte va d’ailleurs au delà du racisme, il est aussi celui de l’éducation pour tous et des droits des femmes. Comme une lumière éclairant un univers violent et sombre, à l’instar du dessin rond et doux de Stéphane Fert (« Quand le cirque est venu » avec Lupano, « Peau de mille bêtes »), cette bande dessinée donne finalement du baume au coeur plus qu’elle ne démoralise.

Dessinateur: Stéphane Fert – Scénariste: Wilfrid Lupano – Editeur: Dargaud – Prix: 19,99 euros.

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