BECK – Tome 1
Un adolescent japonais découvre le milieu du rock et la scène rock s’apprête à découvrir une star. Le premier volume d’un shônen musical prometteur.
Yukio Tanaka est un collégien de 14 ans, tout ce qu’il y a de plus normal. Et c’est justement ce qui le désespère. Ni grand sportif, ni bout en train, ni fort en gueule, il est juste un adolescent transparent. Pourtant sa rencontre fortuite avec Minami Ryûsuke et son chien Beck va changer sa vie. Lycéen charismatique et guitariste de talent, Ryûsuke va faire découvrir à Yukio un nouvel univers, celui du rock.
Au Japon, la série fait un carton et compte déjà 18 volumes. Un succès compréhensible semble-t-il à la lecture de ce premier volume. Car le scénario a beau ne pas être d’une originalité folle, cette nouvelle série a déjà un je-ne-sais-quoi d’attachant.
Sans doute d’abord parce que les personnages sont charismatiques, aux comportements non caricaturaux. Bien sûr, le jeune Yukio prend des claques et des râteaux mais il n’est pas non plus l’éternel looser qui finit par agacer le lecteur. Bien sûr aussi, Sakuishi peint les affres de l’adolescence, les émotions juvéniles à la vue d’une jeune fille en maillot de bain ou d’une petite culotte par exemple. Mais l’auteur évite de tomber dans l’excès.
De plus, certains aspects de la personnalité des personnages sont intéressants. Ryûsuke est un jeune Japonais mais a surtout vécu aux Etats-Unis. Il ne maîtrise donc pas bien la langue japonaise, est partagé entre deux cultures très différentes et a finalement du mal à s’intégrer (c’est d’ailleurs ce qui le rapproche de Yukio).
En fait, « Beck » rappelle « Nana » d’Ai Yazawa publié chez Delcourt également, même si le premier est peut-être davantage destiné à un public masculin. Dans les deux cas, le style est réaliste, les héros sont de jeunes Japonais d’aujourd’hui réunis autour d’une passion commune: la musique (punk pour « Nana », rock anglo-saxon pour « Beck »). Une musique loin de celle des «idoles de J-pop», ces chanteuses préfabriquées, purs produits marketing, qui ont beaucoup de succès au Japon.
– Delcourt