ASPHODELE – Tome 3. L’Ange Noir
Sorcière et médium, Asphodèle voit son petit-ami tomber sous l’emprise d’un stryge. L’univers des stryges cher à Corbeyran rattrape cette série. Etait-ce bien nécessaire?
Graham Gallagher et Angela Cooper, deux membres de la Society of Research into Contact & Inducement, sont sur la piste d’un stryge qui aurait élu domicile dans une église désaffectée de Londres. Ils demandent de l’aide à Asphodèle la médium, capable d’entrer en contact avec l’ange déchu. Celle-ci refuse d’abord avant de se rendre compte que Brian, son petit-ami, est lui-même sous l’emprise d’une de ces créatures.
« Stryge »… vous avez bien lu! Après avoir terminé le premier diptyque d' »Asphodèle », Corbeyran n’a pu semble-t-il pas résisté à la tentation d’inviter à nouveau ses créatures fétiches que les lecteurs du « Chant des stryges », du « Clan des Chimères » et du « Maître du jeu » » du même Corbeyran connaissent très bien maintenant. Trop?
C’est en effet la question que l’on se pose. Ce troisième tome d' »Asphodèle » est certes agréable à lire. L’action de l’album en lui-même est assez lente mais il est normal que les élèments de l’intrigue se mettent en place et l’histoire devrait s’accélerer dans le prochain tome qui bouclera le cycle. Les albums paraissant en moyenne tous les neuf mois, le tome suivant sortira en avril 2005. Quant au dessin de Difali, il est lui aussi de bonne facture (en particulier le travail sur les ombres) même s’il souffre d’un manque de régularité évident au niveau des visages.
Reste que cette nouvelle aventure utilisant les stryges n’a vraiment rien d’original. La sorcière-médium Asphodèle cède ici la place d’honneur à ces créatures qui sont les copies conformes de celles des autres séries et agissent donc de la même manière sur les humains: ils les privent de leur libre-arbitre et en font des exécutants prêts à obéir à n’importe quel ordre (des meurtres souvent).
Bref, rien de surprenant ici pour qui connaît déjà leur univers et on a le sentiment que la série « Asphodèle » est devenue elle aussi un cross-over du « Chant des stryges ». D’ailleurs, un autocollant apposé sur la couverture affiche d’entrée la couleur: « les stryges sont dans cet album! » lit-on, afin de battre le rappel chez les fans de la série mère.
Un album décevant donc et on se consolera avec l’ex-libris de Richard Guérineau offert avec la première édition. En revanche, après le quatrième tome, devrait suivre « un ambitieux projet façon Décalogue » annonce l’éditeur. A surveiller.
– Delcourt