BABYBOX

A la mort de sa mère, Claire découvre qu’elle a été adoptée. Un récit touchant et joliment mis en images sur un thème cher à Jung.

« Je dédie ce livre aux personnes qui ne savent pas et qui ne sauront sans doute jamais d’où elles viennent », écrit Jung en dédicace de « Babybox ». Avec ce nouveau roman graphique, l’auteur de l’album autobiographique plusieurs fois primé « Couleur de peau: miel » revient ainsi sur un thème qui lui est cher: l’adoption. Ici, on suit Claire qui vit en France avec ses parents coréens et son petit frère. Une vie simple et insouciante jusqu’à ce que sa mère décède dans un accident de voiture. La jeune femme découvre alors une boîte cachée au fond d’un tiroir. À l’intérieur, un dossier médical qui révèle qu’elle a été adoptée.

Les « boîtes à bébé » existent un peu partout dans le monde. Versions modernes des tours d’abandon du Moyen âge, elles se présentent sous la forme d’une trappe dans un mur offrant un petit compartiment chauffant pour y déposer son bébé de manière anonyme et en toute sécurité. Claire a été déposée dans l’une d’elles à Séoul et l’histoire que nous livre Jung est avant tout celui d’une quête d’identité. Récit sensible et très touchant, qui retranscrit avec finesse les interrogations, le désarroi et les émotions de Claire, « Babybox » mêle le voyage de l’héroïne à Séoul à la recherche de ses origines et le souvenir d’un moment particulier avec sa mère adoptive. Graphiquement, « Babybox » est aussi réussi: les planches sont épurées presque poétiques, dans un noir et blanc rehaussé de pointes de rouge sur certains éléments (les cheveux teints de Claire, le champ de coquelicots traversé avec sa mère…). « Babybox » est finalement un peu triste mais c’est aussi surtout une image d’espoir, un joli hymne à la vie.

Dessin et scénario: Jung – Editeur: Soleil, collection Noctambule – Prix: 19,99 euros.

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