LES ENQUÊTES DE KINDAICHI – Tome 6

Un manga qui ne rivalise pas avec « Capitain Conan » mais qui permettra aux détectives en herbe d’aiguiser leur flair.

Hajime Kindaichi et son amie d’enfance, Miyuki, participent à un voyage organisé pour retrouver un trésor caché sur l’Ile aux tristes nouvelles, au large de Kyushu. Mais après le meurtre du propriétaire de l’île, les morts atroces s’enchaînent. Est-ce Yamawara, le gardien légendaire du trésor qui s’en prend ainsi, un à un, aux participants au voyage ?

La série met en scène le petit-fils du détective Kosuke Kindaichi – un héros de polar très célèbre au Japon imaginé par le romancier Yokomizo Seishi. Doté d’un esprit de déduction exceptionnel et d’une excellente mémoire, le jeune Hajime parvient à résoudre des enquêtes criminelles compliquées.

Alambiquées, les affaires traitées le sont en effet… et bien malin sera le lecteur qui aura découvert le coupable avant Kindaichi. L’affaire de l’Ile aux tristes nouvelles n’échappe pas à la règle. On a donc presque aucune chance de trouver le coupable le premier, encore moins le mobile. Rien ne nous empêche toutefois d’échafauder des hypothèses avec les informations en notre possession. C’est très stimulant et c’est ce qu’on demande avant tout à ce genre de mangas.
Mais si les enquêtes sont plutôt passionnantes prises séparément, elles se révèlent finalement très répétitives: des meurtres en série d’une grande violence, commis dans des lieux entourés de mystères et de légendes. Les coupables ont de solides alibis, leurs meurtres cachent des vengeances issues de blessures du passé. C’était le cas dès le premier tome, c’est encore le cas de l’enquête résolue dans ce tome 6, et d’après les premières planches de l’affaire suivante, c’est aussi ce vers quoi on s’achemine dans le prochain volume.

Dans cette série, le rythme de narration aussi semble immuable: chaque tome se termine en plein suspens. L’histoire se poursuit et s’achève dans le tome suivant, les dernières pages permettant de commencer une nouvelle enquête. Alterner enquêtes courtes et longues aurait sans doute été plus attractif. C’est d’autant plus dommage que toutes ces enquêtes se révèlent un peu trop longues car une fois le meurtrier démasqué, l’histoire continue sur quelques pages encore.

Graphiquement, « Les enquêtes de Kindaichi » n’a rien d’extraordinaire. Certaines cases sont en outre vraiment trop petites et les dialogues sont souvent trop proches de la reliure, obligeant le lecteur à écarter beaucoup les pages pour pouvoir les lire.

Sur la longueur, « Les enquêtes de Kindaichi » a donc du mal à rivaliser avec « Detective Conan » qui se situe dans le même registre. Il reste tout de même un polar agréable qui ravira en particulier les nostalgiques d’Agatha Christie.

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