ANZU ET LE ROYAUME DES TÉNÈBRES – Tome 1
Une adolescente d’origine japonaise mal dans peau est propulsée dans le Yomi, le royaume des morts shintoïste. Une aventure vivante et dépaysante au coeur de la mythologie nippone.
Anzu, qui préfère se faire appeler Anne pour mieux se fondre parmi les petits occidentaux, n’a pas le coeur à fêter Obon – une fête japonaise honorant les esprits des ancêtres – avec sa famille depuis la mort de sa grand-mère. Alors qu’elle poursuit un chien errant qui lui a volé le collier de sa mamie adorée, chute en bas d’une colline, elle se retrouve dans un monde parallèle qui ressemble au royaume des morts connu sous le nom de Yomi. Pourra-t-elle retrouver la porte vers le monde des humains avant de rester prisonnière à jamais?
Le sujet de cette histoire aux allures de quête initiatique n’est peut-être pas des plus inattendu et sa conclusion un peu prévisible mais qu’importe, « Anzu et le royaume des ténèbres » est une très belle plongée au coeur des mythologies shintoïste et bouddhiste que l’on retrouve dans la culture japonaise. Comme dans « Voyage de Chihiro » d’Hayao Miyazaki, on se laisse porter par cette ambiance folklorique du pays du Soleil levant, brossée d’un trait vif et rond.
La déesse Izanami impitoyable gardienne des âmes des enfants qu’elle a piégés, ainsi que d’autres légendes mettant en scène des yokai et des kamis familiers des Japonais, feront parfois gentiment frémir les jeunes lecteurs au travers des nombreuses scènes d’action et de combat. Réinterprétées par Mai K. Nguyen (« Pilu des bois »), elles lui permettent aussi d’évoquer dans un deuxième niveau de lecture, les notions de courage, de confiance en soi, d’identité, d’importance des racines et des mélanges de cultures.
Dessin et scénario: Mai K. Nguyen – Editeur: Kinaye – Prix: 19,90 euros.