Le Festival d’Angoulême s’apprêterait à reconduire 9e Art+

Anouk Ricard, Grand Prix 2025, a annoncé qu’elle boycotterait la prochaine édition.

Alors que l’Association du Festival a lancé un appel à projets (qui court jusqu’au 17 octobre avec une décision rendue le 8 novembre 2025) pour la reprise du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2028, les dés semblent d’ores et déjà jetés, selon le quotidien L’Humanité. « En coulisses, il est désormais presque certain que l’actuel prestataire, la SARL 9eArt+, remportera la mise », écrit le quotidien qui rappelle que certains auteurs et éditeurs refusent de travailler avec l’organisation de la manifestation.
La société 9eArt+, «n’est pas liée à la seule personne » de son délégué général Franck Bondoux – qui avait annoncé se mettre en retrait – et « dispose de la possibilité de répondre à cet appel à projet», avait-elle souligné en juillet 2025. Franck Bondoux et la société sont dans la tourmente depuis une enquête parue dans l’Humanité magazine épinglant le licenciement d’une salariée après sa plainte pour viol, un management toxique, un manque de transparence et des « dérives » commerciales.
Suite à l’information de L’Humanité, Anouk Ricard, Grand Prix 2025, a décidé de ne pas participer à l’édition 2026 du Festival et de renoncer à la grande exposition qui devait lui être consacrée comme c’est la tradition pour le Grand Prix. «C’est un choix personnel, réfléchi, en accord avec mes convictions et en soutien aux voix qui demandent un changement nécessaire et qui appellent au boycott. Pour un festival plus respectueux et à l’écoute de toutes les voix », écrit-elle sur Facebook.
Plusieurs syndicats et organisations d’auteurs (STAA CNT-SO, #MeToo BD, Snap CGT…) publient une nouvelle tribune pour demander des engagements concrets pour un festival sûr et inclusif de la part du prochain prestataire, rapporte Libération. Dans un communiqué, le SNAC (Syndicat national des auteurs-compositeurs) a en outre annoncé quitter l’ADBDA (Association pour le développement de la BD à Angoulême): « Dans une atmosphère de suspicion permanente, le FIBD n’a engagé avec nous qu’un dialogue de sourds, marqué par plusieurs revirements. En témoigne le récent refus d’intégrer une personnalité qualifiée, garante de neutralité, au processus de mise en concurrence – un signal particulièrement alarmant envoyé à tous les partenaires et financeurs du Festival. Nous considérons que les conditions permettant de garantir un choix objectif du prestataire par le FIBD ne sont pas remplies. De ce fait, le SNAC renonce à ses fonctions au sein de l’ADBDA. »

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