Festival d’Angoulême 2016: une drôle de cérémonie de remise des prix…
La remise des prix a commencé par une distribution de fausses récompenses à de vrais nominés, évidemment pas au courant de la blague. C’est la consternation et la colère du côté de bon nombre d’éditeurs et d’auteurs.
C’était censé être drôle, cela n’a pas rire grand monde du côté des auteurs et des éditeurs réunis pour la traditionnelle cérémonie de remise des prix au 43e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, samedi 30 janvier 2016. Richard Gaitet, journaliste à Radio Nova et maître de cérémonie, a annoncé la liste des auteurs et oeuvres récompensés pour l’édition 2016 avant que deux jeunes femmes déclarent sur la scène qu’il s’agissait d’une « blague sur les faux Fauves » et que commence la remise des véritables récompenses. Consternation alors du côté du public, certains éditeurs quittant même la salle de colère…
« Humiliation » selon Pol Scorttecia, directeur d’Urban Comics et faux gagnant, « un grand moment de honte » pour les pauvres auteurs qui y ont cru » selon les éditions Cornélius, « d’une cruauté infâme » pour Sam Souibgui, directeur éditorial de Komikku. « Les « faux fauves » ont affaibli l’impact du vrai palmarès, et blessé cruellement plusieurs auteurs et éditeurs », a écrit Benoît Peeters sur Twitter avant de s’interroger: « Pourquoi associer la méchanceté et vulgarité à la bande dessinée? »
De son côté, Franck Bondoux, délégué général de l’organisateur 9e Art+, a mis en avant « le droit de faire de l’humour et de l’autodérision. (….) On revendique ce droit à l’impertinence ». Réponse de Killofer dans Libération: « L’humour, c’est super quand c’est drôle. Là, c’était un accident industriel. Après la polémique sur les femmes, ils font quoi? Ils envoient deux potiches avec des perruques faire les guignols sur scène. Ce festival souffre d’un vrai problème d’amateurisme. »
Déjà entachée en effet par la polémique autour de l’absence de femmes dans les liste des 30 auteurs sélectionnés pour le Grand Prix, l’édition 2016 du festival d’Angoulême aura décidément accumulé les faux pas…