Bande dessinée: un lectorat de plus en plus large

Une étude Sofres, réalisée pour la Caisse d’Epargne, montre que la BD est entrée dans les habitudes de lecture de la très grande majorité de la population.

La bande dessinée serait-elle arrivée à maturité? L’enquête réalisée par la Sofres pour le compte de la Caisse d’Epargne à l’occasion de la première Fête de la BD est en tout cas encourageant pour l’un des secteurs les plus dynamiques de l’édition.

Selon l’étude, le taux de lecture de la BD a presque doublé en cinq ans (une enquête sur le même sujet avait été réalisée en 2000 par l’Ifop): 70% des personnes interrogées ont lu au moins une BD sur les 12 derniers mois. Ce taux atteint 93% pour les 8-14 ans et 57% pour les 50-64 ans. Ce score s’explique, selon la Sofres, par l’arrivée à maturité des générations qui ont connu la bande dessinée dans leur jeunesse, mais aussi par la diffusion de plus en plus large et sur toutes les tranches d’âge des pratiques de lecture de BD. Certes, tous sont loin d’être des bédéphiles inconditionnels, puisque seuls 21% des personnes interrogées – et 46% des 8-14 ans – ont lu plus de dix albums dans l’année écoulée, mais 50% des foyers possèdent tout de même plus de 20 albums.

L’achat de BD a d’ailleurs progressé fortement depuis 2000 et le panier moyen annuel de l’acheteur de BD se situe aujourd’hui entre 3 et 4 albums: si 12% des internautes de 8 à 64 ans en ont acheté plus de 10 (et 14 % des 8-14 ans), 70% en ont acheté au moins un au cours de l’année écoulée. En grande majorité, ces achats sont réalisés dans les grandes surfaces ou chez les distributeurs spécialisés, les librairies étant fréquentées par 38% des acheteurs.

Les lecteurs restent classiques dans leur choix des BD: plus de 50% d’entre eux plébiscitent les héros intemporels comme Tintin, Astérix, Blake & Mortimer… On retrouve aussi au sommet de ce hit-parade, les BD d’humour, particulièrement appréciées par les femmes, et les BD jeunesse qui séduisent la majorité des 8-14 ans, mais qui sont également lues par les autres catégories de la population (« Titeuf »). Les mangas sont lus par 41% des lecteurs de bande dessinée, sans pour autant que cette lecture soit exclusive ni même dominante par rapport à celle des autres genres. Les deux tiers des 15-24 ans lecteurs de mangas lisent en parallèle autant, sinon plus, d’autres genres de BD.

Pour le choix de ses lectures, le public fait avant tout confiance à ses auteurs et ses personnages favoris: la fidélité est le premier motif d’achat pour plus de 50% des sondés. Le bouche à oreille recule un peu mais concerne quand même un tiers des personnes, tout comme la pratique de l’album feuilleté sur le point de vente. Le rôle des médias reste faible et n’intervient dans le choix que d’un lecteur sur cinq. D’ailleurs, parmi les sources d’information privilégiées, aucune ne se détache véritablement et seuls 33% des sondés s’estiment bien informés. Les sites Internet (vente ou information) sont cités par 36% des personnes interrogées comme étant leur première source d’information.

Cette enquête de TNS Sofres, a été réalisée en mai 2005, auprès d’un échantillon national représentatif de
1.027 internautes, âgés de 8 à 64 ans.

Source: Caisse d’Epargne

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