52e Festival d’Angoulême : 9e Art+ sous le feu des auteurs et éditeurs

Ils appellent à ne pas renouveler le contrat avec la société gestionnaire.

Quelque jours après l’embarrassante enquête réalisée par L’Humanité magazine  sur son management toxique, une plainte pour viol suivie d’un licenciement et sa ligne trop commerciale, la société 9e Art+, gestionnaire du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême  (du 30 janvier au 2 février 2025), est toujours dans la tourmente.
Dans un communiqué, les représentants syndicaux du groupement Bande dessinée du Snac déclare s’inquiéter «de cette atmosphère toxique qui semble régulièrement toucher le FIBD, qui peine à s’inscrire dans la lutte sociétale contre les VHSS (violences et harcèlement sexistes et sexuels). Nous qui travaillons sur les problématiques qui peuvent impacter directement les autrices et auteurs, demandons que la lutte contre les VHSS soit considérée comme une priorité dans les événements BD et livres. » Et d’ajouter : « Nous serons attentifs à ce que des mesures essentielles dans ce but soient prises (…), et nous demandons à l’Etat et aux pouvoirs publics que toutes les dispositions nécessaires en vue de cet objectif soient mises en œuvre rapidement, que ce soit avec la société 9e Art+ ou un autre prestataire. »
Une « manif en ligne » a par ailleurs été lancée sur Instagram par des auteurs de BD qui visent particulièrement le délégué général de 9e Art+ Franck Bondoux et appellent à « un appel d’offres public en bonne et due forme » alors que le contrat qui lie la société avec le festival arrive à échéance en 2027 mais doit être dénoncé avant mai 2025.  La « manif en ligne » est signée par exemple par Florence Cestac, Grand Prix 2000 du Festival d’Angoulême, Lisa Mandel ou Jean-Christophe Menu qui se sont fendus de dessins sur le sujet circulant sur les réseaux sociaux.
Les éditeurs vont dans le même sens. Dans La Croix, Benoît Pollet, directeur général de Glénat et président du groupe BD du Syndicat national des éditeurs, estime qu’«il faut s’assurer que soit lancé un appel d’offres en bonne et due forme pour ce contrat de concession afin qu’émergent un ou plusieurs projets. » Même souhait pour le syndicat des éditeurs alternatifs, cité par La Charente Libre, qui enjoint « l’association du Festival à ouvrir les yeux sur la responsabilité de son prestataire et à ne pas renouveler le contrat qui les lie. »
Toujours dans les colonnes de Charente Libre, Frédéric Felder, alias Franky Baloney, éphémère directeur artistique du festival, propose déjà de son côté des pistes pour renouer avec « le côté populaire de l’événement » : un match de foot en public entre auteurs et éditeurs, des bourses pour les lauréats des fauves, des expos visibles plus longtemps, etc.

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