Didier Convard: « Rectificando » «aborde de grands sujets d’actualité»

Spin-off du « Triangle secret », la série « Rectificando » est davantage ancrée dans le réel. Ses héros déjouent d’abord un projet d’attentat d’une secte de chrétiens fondamentalistes puis doivent mettre fin à une série d’assassinats peut-être commandités par la Corée du Nord. Son scénariste Didier Convard présente ce thriller accrocheur d’une redoutable efficacité.

Où se situe « Rectificando » dans l’univers du Triangle secret?
Didier Convard.
« Rectificando » se situe juste avant « Le triangle secret ». D’ailleurs, les lecteurs attentifs reconnaîtront certains personnages de la saga, discrets mais intervenant dans le récit pour lui donner sa position temporelle. Ainsi voyons-nous Martin Hertz au détour de cette nouvelle aventure !


Après un projet d’attentat d’une secte de chrétiens fondamentalistes dans le tome 1, vous évoquez ici un conflit avec la Corée du Nord et la Russie. Vous aviez envie de traiter de sujets d’actualité?
D.C.
En effet, cette série, satellite du « Triangle Secret », si elle ne s’écarte pas totalement des thèmes ésotériques qui me sont chers, aborde plus précisément quelques grands sujets d’actualité ou phénomènes de société qui marquent profondément ce siècle : sectes, lobbies, manipulations complotistes, pollution, guerres… Ce qui fait malheureusement la bouillie cynique de notre quotidien ! Il m’apparait que le modeste raconteur d’histoires que je suis, flirtant avec ces sujets, trouve un écho étrangement véridique dans l’actualité.


Développer des histoires en un seul tome est plus difficile?
D.C.
Cela demande que l’on synthétise très précisément son propos. C’est un exercice plus exigeant car il impose que l’on ne s’écarte pas du sujet, qu’on le serve à chaque instant, se concentrant sur le message que l’on désire transmettre. Changer de thème, de lieu, de personnages à chaque nouvel album m’oblige à fouiller dans ma banque à idées ! Et, surtout, à ne pas me répéter.


Denis Falque vous accompagne depuis le début du « Triangle Secret ». Comment fonctionne votre duo?
D.C.
Lorsque je commence à considérer qu’une idée mérite d’être explorée, j’en fais part à Denis qui me dit s’il y adhère ou pas. Si j’obtiens son assentiment, je développe ce nouveau projet avec, à l’esprit, la ferme intention de le surprendre ! Il est mon premier public. Denis me laisse alors le champ libre pour écrire. Nous nous nous entendons parfaitement ; je suis le scénariste, il est le metteur en scène. Cette équipe est bien rodée et fonctionne depuis plus de vingt ans avec la complicité d’Angélique, notre coloriste.


Est-ce que d’autres missions se profilent pour votre rectificateur?
D.C.
Le deuxième tome « Mourir et revenir » sort actuellement et nous travaillons déjà sur le troisième : « L’héritage ». Là, je triche déjà avec le cahier des charges que je me suis donné puisque ce volume aura un second chapitre, son histoire étant trop dense pour être traitée en un seul album. Nous y mélangeons une aventure politique internationale, une histoire d’amour et la fameuse secte américaine Skull and Bones, la Fraternité de la Mort… Nous verrons ensuite si nous poursuivons d’accompagner le rectificateur, préparant parallèlement, Denis et moi, une série en trois tomes qui n’a strictement plus aucun rapport avec l’univers du « Triangle secret ». Peut-être aurons-nous l’intention, alors, de fermer définitivement l’énorme volume de cette saga, née il y a près de vingt-trois ans !

« Rectificando », tomes 1 et 2. Didier Convard et Denis Falque. Glénat. 14,95 euros l’un.

Propos recueillis par Emmanuel Lafrogne
(sur Twitter)

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