ZEITNOT – Tome 1. Ouverture

En quête d’un nouveau membre pour participer à un championnat, le club d’échecs d’un lycée parisien tente de recruter Tristana. La jeune fille, qui ne vit que pour ses études, se laissera-t-elle convaincre? Un manga d’échecs français trop ambitieux.

« Zeitnot »: un nom barbare pour désigner le moment où le joueur d’échecs est obligé de jouer sous pression, sa réserve de temps étant écoulée. Cette “crise de temps” pousse parfois les joueurs les plus aguerris à la faute.

Un manga sur les échecs, pourquoi pas? Après tout, les mangakas ont bien imaginé des scénarios sur le go ( « Hikaru No go ») ou le sport (« Slam Dunk », « Hajime no Ippo », « Le Prince du tennis », etc), l’originalité étant qu’ici « Zeitnot » est un manga français. Les premiers épisodes sont d’abord parus dans le magazine Shogun Mag suivant le principe de cette collection.

L’histoire se passe au lycée Clovis à Paris. Tristana, 15 ans, est une vraie bûcheuse obnubilée par ses études et incapable de se passionner pour autre chose. Jusqu’à ce qu’une de ses camarades de classe lui propose d’intégrer le club d’échecs de l’établissement en vue de remporter le Five Star Tournament. Pour Tristana, devenir championne d’échecs serait le moyen idéal d’être admise au sein du prestigieux lycée Ausone…

Go ou échecs, c’est donc toujours le même principe: un ou une novice va se découvrir un véritable don pour une discipline qui lui permet aussi de se construire dans sa future vie d’adulte. Pour Tristana, il s’agira de découvrir que le monde n’est pas forcément tel qu’on lui a toujours enseigné.

Avec un scénariste joueur d’échecs (Tourriol a affronté notamment l’ex-champion du monde Anatoli Karpov qui jouait simultanément contre 30 adversaires), une préface écrite par le président et le directeur de la Fédération française des échecs (FFE) et des explications sur les règles de ce jeu disséminées tout au long du premier tome, « Zeitnot » se veut en tout cas sérieux et réaliste dans son traitement. La FFE ne s’en cache pas, elle espère ainsi attirer le public scolaire vers cette discipline qui compte 52.000 membres de 27 ans de moyenne d’âge.

Les phases de jeu sont donc disséquées en essayant de susciter l’intérêt du lecteur. Gros plans sur le visage des adversaires, mouvements largement commentés par les spectateurs, tout est fait pour nous faire partager la tension s’instaurant dans une partie. Malheureusement, l’objectif n’est pas vraiment atteint puisque, avouons-le, on a pas pu résister à la tentation de passer très vite sur ces pages et de reprendre la lecture lorsque la partie était terminée.

Shoguncity.com

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