WET MOON

Un jeune inspecteur nippon obsédé par la lune et une meurtrière présumée en fuite. Un polar à l’atmosphère très particulière. A découvrir.

L’inspecteur Sata a une cicatrice à la tempe, des trous de mémoire, des pertes subites de connaissance et une idée fixe: retrouver la jeune femme – soupçonnée du meurtre d’un ingénieur – qu’il était en train de poursuivre lorsqu’il a été grièvement blessé.

Le cadre de « Wet moon », c’est le Japon des années 60, celui d’une époque marquée par la course internationale à l’espace. C’est aussi une atmosphère étrange où l’élégance des protagonistes – raie à droite impeccable et costume cravate – côtoie les scènes de crime les plus glauques, où une sorte de Las Vegas nippon au parfum de débauche et de corruption est caressée par des visions lunaires surréalistes de Méliès…

Déstabilisant, « Wet moon » l’est d’autant plus que l’enquête semble partir dans tous les sens. L’intrigue complexe échappe au lecteur et les questions ne cessent de s’accumuler dans ce premier tome au trait léché inspiré par la BD underground américaine: sur quel projet secret travaillait l’ingénieur assassiné? Comment Sata s’est-il retrouvé avec un bout de métal dans le crâne? Que magouillent ses collègues tripoux dans son dos?, etc… Ses précédentes séries « Bambi » et « Soil » ayant toutes deux démontrées que les histoires alambiquées d’Atsushi Kaneko ne l’empêchent pas de retomber sur ses pieds au final, gageons qu’il en sera encore de même pour ce polar étonnant aux portes de la folie.

Casterman

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