TOXIC PLANET – Tome 1. Milieu naturel

Sur une planète hyper polluée, tout le monde vit avec le masque à gaz vissé sur la tête. Un BD humoristique plutôt drôle pour parler d’un sujet grave: la pollution.

Jean, casquette et masque à gaz. Ce n’est pas le nouveau look à la mode mais la tenue que porte au quotidien notre héros et une bonne partie de la planète, asphyxiée par les nuages toxiques et croulant sous les déchets. Certes ce n’est pas l’idéal mais après tout il n’y a pas grand chose à faire pense Sam qui vit tranquillement avec sa femme dont il a vu une seule fois le visage, masque oblige. Et puis il y a toujours Mémé pour raconter comment c’était la vie d’avant quand on pouvait courir dans l’herbe tête nue. Beurk, tout ce vert…

« Toxic Planet » se veut une bande dessinée écologique et ce n’est évidemment pas un hasard si l’album est sorti en même temps que la fête nationale de l’environnement début juin. Opération marketing mise à part, David Ratte a choisi de nous sensibiliser sur l’état de la Terre par l’humour en appliquant le principe du « on peut rire de tout ». En une succession de gags courant sur une planche, voire une demi-planche, il nous montre donc comment à force de scier la branche sur laquelle nous sommes assis, elle va finir par tomber. Rejets toxiques dans l’atmosphère, fonte des glaces au pôle, pour décrire la Terre de Sam, l’auteur n’a pas cherché bien loin: il lui a suffi de prendre notre exemple en poussant juste le bouchon un peu plus loin. Le but des gags est le même: nous montrer que pour éviter d’en arriver là, il faut adopter l’attitude inverse de celle de Sam qui ne pose pas trop de questions et garde toute confiance dans les puissants qui le dirige, du patron de l’usine au chef de l’Etat. Il ne faut pas rêver, « Toxic Planet » ne provoquera pas de révolutions de palais, tout juste peut-être une petite prise de conscience, ce qui est déjà pas si mal il est vrai.

Histoire d’enfoncer le clou, l’éditeur précise en fin d’album que celui-ci a été « imprimé sur du papier Condat Mat Périgord conforme aux réglementations relatives à l’environnement ». On ne chipotera pas sur le fait que cela doit de toute façon être le cas de la plupart des papiers disponibles aujourd’hui sur le marché. Pas plus qu’on s’attardera sur la disposition très aérée des gags qui fait du coup gonfler le nombre de pages.

Ces saynètes sont en tout cas plutôt drôles d’autant que Ratte évite l’écueil de gags répétitifs en variant les angles sur le thème de la pollution (boulot, amour, loisirs, etc). De plus, un petit dessin en noir et blanc forme lui aussi un gag qui trouve sa chute en fin d’album. Graphiquement encore, les planches sont agréables avec de jolies couleurs et une expressivité des personnages étonnamment réussie vue qu’ils portent tous un masque du début à la fin.

Paquet

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