TOKYO GHOST – Tome 1. Eden atomique

Dans un futur pas si lointain où l’Humanité est devenu addict à la technologie, deux agents d’une société de divertissement toute puissante découvrent Tokyo, dernière nation « zéro tech » de la Terre. Un comic de SF ultra vitaminé et une prometteuse critique de nos comportements vis-à-vis du tout connecté.

Iles de New Los Angeles, 2089. La population ne vit plus qu’à travers la technologie et les distractions virtuelles alors que le monde est devenu un égout à ciel ouvert. Agents de la société de divertissement Flak Corp et couple dans la vie, Debbie Decay et Led Dent ont été chargés d’arrêter Davey Trauma qui tente de s’emparer d’importants systèmes de gouvernance. S’ils réussissent, Debbie a négocié le droit de démissionner et de se rendre aux Jardins préservés de Tokyo, un lieu « zéro tech » comme elle. L’occasion, pense-t-elle, de sevrer Led totalement addict aux technologies et de rebâtir leur amour.

« Tokyo Ghost » démarre à 100 à l’heure par des scènes de poursuite impressionnantes et des morts en pagaille, le lecteur devant se contenter de quelques bribes d’informations distillées par la voix off de Debbie. Malgré le côté punchy des scènes, on a donc d’abord un peu de mal à rentrer vraiment dans cette intrigue, dénonciation manifeste de la dépendance de notre société moderne aux connections, écrans et buzz de toutes sortes. Mais, dès le 2e épisode (« Eden atomique » contient les épisodes américains #1 à 5), le scénario se met en place, la psychologie des personnages au regard de leur passé (à travers un flashback bien conçu) est approfondie et les bases d’un univers futuriste alléchant sont posées. On peut simplement regretter que le tout technologique de New Los Angeles soit moins détaillé que le havre de paix que représente Tokyo en comparaison, mais ce n’est qu’un premier tome et Remender (« Captain America « , « Secret Avengers », « Doctor Voodoo ») en garde certainement sous le coude. Le scénariste de chez Marvel profite également de ce récit pour introduire une histoire d’amour. « Ce qui m’intéresse, c’est l’idée que tous les accros de notre monde moderne doivent s’appuyer sur un proche pour tenir le coup », confie-t-il d’ailleurs en préambule de l’album. Une histoire d’amour qui n’a rien d’anecdotique ici car c’est elle qui conditionne les différentes actions de Debbie et Led.

Pour mettre en images ces cinq premiers et enthousiasmants chapitres, Sean Murphy, qui a travaillé chez DC sur « Hellblazer – City of Angels », « Joe the Barbarian » ou « The Wake », réalise des planches très détaillées (peut-être même un peu trop parfois) et ultra dynamiques, au cadrages intéressants. A noter qu’outre la version couleurs qui offre des pages lumineuses, une version noir et blanc est également parue au prix de 15 euros.

Dessinateur: Sean Murphy – Scénariste: Rick Remender – Editeur: Urban Comics – Prix: 10 euros.

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